L'intelligence artificielle franchit un nouveau cap dans son évolution vers l'autonomie. Le géant du e-commerce dévoile son laboratoire AGI SF Lab à San Francisco, une initiative qui pourrait métamorphoser notre relation avec les assistants virtuels en leur permettant d'agir véritablement en notre nom.
La course aux agents d'intelligence artificielle s'accélère. Amazon vient d'annoncer la création d'un nouveau laboratoire de recherche à San Francisco, l'Amazon AGI SF Lab, dédié au développement d'agents IA capables d'effectuer des actions complexes de manière autonome. Cette initiative stratégique s'inscrit dans le sillage des récentes annonces faites lors de la conférence AWS re:Invent 2024, où l'entreprise a dévoilé sa vision ambitieuse pour l'avenir de l'IA.
Une équipe d'élite pour façonner l'avenir d'Alexa
Le laboratoire sera dirigé par David Luan, co-fondateur d'Adept, une start-up spécialisée dans le développement d'agents IA. Cette nomination stratégique s'accompagne du transfert d'une partie de l'équipe d'Adept, ainsi que du recrutement prévu d'une «dizaine» de chercheurs supplémentaires, notamment dans les domaines de la finance quantitative, de la physique et des mathématiques. Le choix de San Francisco comme lieu d'implantation n'est pas anodin, la ville étant devenue l'épicentre mondial de l'innovation en matière d'IA.
L'objectif affiché est de développer des capacités «fondamentales» permettant aux agents IA d'interagir avec les ordinateurs, les navigateurs web et les interpréteurs de code. Cette initiative s'inscrit dans la continuité des annonces faites lors de la récente conférence AWS re:Invent 2024, où Amazon a dévoilé sa nouvelle stratégie en matière d'IA, notamment avec le lancement de sa gamme de modèles Nova et l'introduction d'Amazon Q, son assistant d'entreprise propulsé par l'IA générative.
Cette annonce intervient dans un contexte où les géants de la tech multiplient les initiatives autour des agents IA. Google développe en secret son projet Jarvis, capable de piloter le navigateur Chrome, tandis qu'OpenAI prépare le lancement de son propre agent pour janvier 2024. Anthropic, autre acteur majeur du secteur, a déjà dévoilé une fonction permettant à son IA Claude de contrôler un ordinateur de manière autonome.
Le marché des agents IA pourrait atteindre 31 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. Une étude de Capgemini révèle que 82 % des organisations prévoient d'intégrer des agents IA dans les trois prochaines années, témoignant d'un engouement croissant pour ces technologies transformatives.
Des applications concrètes en développement
Amazon a déjà commencé à intégrer des fonctionnalités d'agents dans ses produits existants. En juillet, l'entreprise a lancé des agents conversationnels pour sa plateforme Bedrock AI, suivis récemment par l'introduction d'agents dans Amazon Q Business. Ces premiers pas démontrent la volonté du groupe de Seattle de démocratiser l'usage des agents IA dans le monde professionnel.
Andy Jassy, D.G. d'Amazon, a laissé entrevoir l'évolution d'Alexa vers un assistant plus autonome, capable non seulement de répondre aux questions mais aussi d'entreprendre des actions concrètes. Cette vision rejoint celle d'autres acteurs du marché qui développent des agents capables d'automatiser des tâches complexes comme l'envoi d'emails, la gestion de fichiers ou même les achats en ligne.
Le développement d'agents IA autonomes soulève néanmoins des questions importantes en matière de sécurité et de confidentialité. Amazon devra notamment garantir un contrôle strict des actions entreprises par ses agents et mettre en place des garde-fous appropriés. La question de la responsabilité juridique des actions effectuées par ces agents devra également être clarifiée.
Source : Amazon