Le Mipcom 2012 avait été l'occasion de découvrir la feuille de route du système Ultraviolet en Europe, et le DEVE, une convention dédiée au développement de la vidéo sur le continent, a confirmé que l'UV sera bien lancé au troisième trimestre 2013 en France, précisément le 30 septembre. L'Allemagne sera servie en même temps, tandis que la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg suivront peu après.
L'Ultraviolet, pour rappel, est un système de protection des contenus numériques. Il demande à l'utilisateur d'enregistrer un contenu numérique sur un espace en ligne, sorte de casier virtuel auquel jusqu'à 6 personnes affiliées au compte peuvent accéder en même temps. Conçu pour un usage familial, l'Ultraviolet n'en reste pas moins un système qui verrouille complètement le contenu sur son service, même si ce dernier se veut accessible sur un nombre grandissant de supports -Web, smartphones, tablettes, lecteurs de Blu-ray et TV connectées.
Concrètement, on peut accéder à du contenu Ultraviolet de deux manières : soit en achetant du contenu dématérialisé via des plateformes qui proposent films et séries dans ce format, soit en achetant un Blu-ray ou un DVD qui propose en « combo » la version dématérialisée UV de son contenu. Aux Etats-Unis, le marché de l'UV se développe très lentement, et en matière de ventes purement dématérialisées, les majors ont pris le pas sur les plateformes tierces : des studios comme la Fox et Paramount proposent directement des films tirés de leurs catalogues à la vente sur leurs sites. Côté physique, Warner propose désormais systématiquement la version Ultraviolet de ses sorties dans les combos DVD/Blu-ray/dématérialisé, pour les pays qui acceptent l'UV.
En France, on ne sait pas, pour l'heure, quels acteurs vont se lancer les premiers pour inaugurer l'Ultraviolet dans l'Hexagone. Warner, réputé pour proposer des éditions européennes (Zones 2 et B) de ses sorties DVD et Blu-ray généralement calquées en tous points sur ses sorties américaines (Zones 1 et A) pourrait suivre cette logique avec l'UV, mais la situation pourrait être compliquée par le fait que tous les pays européens ne seront pas servis en même temps.
La question du matériel compatible Ultraviolet se posera également puisque si les lecteurs de DVD/Blu-ray et TV commencent à être compatibles avec le système outre-Atlantique, il n'y a, par exemple, pas d'application dédiée sur Android. Certes, il est possible d'accéder depuis le Web à un compte pour visionner des films en streaming, mais la limitation des applications mobiles à iOS s'avère plutôt étonnante pour un système qui mise sur l'interopérabilité.
Gageons que le Digital Entertainment Content Ecosystem, qui gère l'Ultraviolet, en dira prochainement plus sur l'avenir du DRM en Europe. A l'heure actuelle, le système revendique 500 000 comptes ouverts au Royaume-Uni et pas moins de 11 millions aux Etats-Unis. Reste qu'on image ces chiffres très fortement influencés par le fait que des acheteurs de contenu sur disque sont contraints de se créer un compte pour accéder aux versions numériques fournies, ce qui a tendance à biaiser l'indicateur d'adoption véritable du système par les consommateurs, finalement plus pris en otage qu'autre chose.