banque en ligne

Fondée en 2018, la fintech lilloise Swoon, affaiblie par la Covid-19, a été placée en liquidation judiciaire cet été, remettant sur le tapis la question de la pérennité et du modèle économique des néobanques.

Les néobanques, ces pure players financiers ou banques en ligne, présentent divers avantages, comme un gain de temps, d'argent et une simplification des opérations, démarches et procédures, grâce à la dématérialisation. Mais le modèle économique des néobanques (si tant est qu'on puisse les appeler ainsi) n'est pas encore certain, comme vient nous le rappeler le placement en liquidation judiciaire de Swoon, envoyée au tapis cet été. Bon nombre d'entre elles voient encore la rentabilité comme un doux rêve, si ce n'est Boursorama, le numéro un du secteur, tout juste bénéficiaire avec plus de 2,5 millions de clients en France. Il existe en tout cas quelques vérifications simples qui vous aideront à savoir si votre argent est à l'abri ou non.

Plus d'une centaine de clients impactés par la chute de Swoon

Et dire que Swoon se rêvait en « trublion de la banque française » lors de son émergence, en 2018. Trois ans plus tard, la fintech du Nord a rendu son dernier souffle, précipitant dans sa chute des dizaines de clients. Ils sont en effet 140 à ne pas avoir récupéré l'épargne placée dans la banque en ligne – leurs économies en somme. Certains clients encore lésés avaient épargné plusieurs dizaines de milliers d'euros auprès de Swoon, et entendent imposer leurs revendications désormais sur le plan judiciaire.

Swoon avait pourtant des arguments à revendre. Une force sans doute en partie responsable de la chute de la jeune néobanque. La fintech proposait justement à ses clients un livret rémunéré à 3 %, une rémunération six fois supérieure à celle du livret A (0,5 %). Au-delà de la rémunération peut-être trop alléchante, il est bon de s'intéresser à l'origine – réelle – de la néobanque, qui peut… ne pas être une banque.

Une néobanque revendiquée peut ne pas en être une…

Pour être considéré comme une néobanque, il suffit en effet d'être un établissement de crédit. Au sens propre, Swoon n'était qu'une fintech. L'entreprise gérait certes l'application bancaire, mais c'est une autre entreprise lilloise, la Financière de garantie, qui s'occupait des fonds.

Cette année, l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui est l'organisme de tutelle du secteur financier français, rappelait que le terme de banque et/ou de néobanque ne peut être attribué qu'à un établissement de crédit. Et un établissement de crédit peut, contrairement à un prestataire de services de paiement (un établissement de paiement), proposer des solutions d'épargne, de crédit et un chéquier. L'établissement de paiement, lui, ne peut que proposer le moyen de paiement, matérialisé par la carte de crédit, et permettre au client de retirer ou de déposer son argent. Si vous ne pouvez pas être à découvert aujourd'hui au sein de votre « néobanque », vous saurez désormais que c'est parce qu'elle n'a tout simplement pas la possibilité de le proposer, étant donné qu'elle ne peut pas faire de crédit au consommateur.

En l'occurrence, Swoon était sous le statut d'intermédiaire (entre le client et une banque) en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP). Si vous avez des doutes sur un établissement, Clubic propose son propre comparatif des meilleures banques en ligne, qui vous aidera peut-être à y voir plus clair. Le site Regafi, le registre des agents financiers, permet d'obtenir diverses informations sur l'établissement que vous ciblez. En y entrant le nom de ce dernier, vous apprendrez par exemple que la néobanque Fortuneo s'appelle en réalité Arkea Direct Bank, filiale du groupe breton Arkéa.

Avant de se laisser tenter par les avantages, ayez bien conscience des inconvénients potentiels

Outre la provenance et le statut réel de l'entreprise, les frais proposés peuvent être une bonne indication de la qualité et de la diversité des services proposés. Une néobanque peut par exemple proposer à ses clients une carte bancaire sans frais, ce qui tranche évidemment avec une banque physique traditionnelle. Sauf que la néobanque, pour laisser le consommateur profiter de sa carte bancaire sans frais et ne pas lui prélever une commission d'un certain montant, lui imposera de réaliser un certain nombre de paiements chaque trimestre. Le principe est d'ailleurs un peu le même pour le retrait, avec une limite mensuelle qui, une fois dépassée, peut donner lieu à des commissions prélevées sur le compte du client.

Si vous recevez un chèque et que vous souhaitez l'encaisser sur le compte de votre néobanque, méfiance, car toutes ne proposent pas cette possibilité. Pour éviter la déconvenue, les experts conseillent de conserver un compte auprès d'une banque physique, qui vous permettra de réaliser ce genre d'opération, de posséder un chéquier ou de contracter plus facilement un crédit – une opération qui peut s'avérer compliquée en l'absence d'intermédiaire fait de chair et d'os.