La banque néerlandaise ING, plombée par les pertes, se retire du marché de la banque en ligne. Trois candidats souhaitent reprendre son portefeuille de clients.
Le secteur de la banque en ligne souffre de façon mécanique et presque naturelle, depuis sa naissance. La banque néerlandaise ING en a eu assez de payer les pots cassés et a finalement annoncé, ce mardi, son retrait du marché de la banque en ligne en France. L'entreprise était en réflexion depuis le mois de juin sur cette éventualité, désormais réalité. Des centaines d'emplois vont être supprimés, et trois repreneurs, parmi lesquels Boursorama, seul acteur en ligne légèrement bénéficiaire, sont candidats à la reprise de son portefeuille. Voyons tout cela.
Plus de 20 ans après, ING dit « stop » en France
ING (Wholesale Banking) avait lancé son activité en France en 2000. Depuis, l'entreprise néerlandaise s'était constitué un joli portefeuille d'environ 1 million de clients, en étant leader du marché français jusqu'en 2016. Elle proposait divers services comme le compte courant, le crédit immobilier, le crédit à la consommation, mais aussi des produits d'épargne et d'investissements.
La banque en ligne néerlandaise, qui fut d'ailleurs la première du genre à débarquer en France, arrivait à convaincre avec un livret d'épargne très attractif, et son développement en France aura été suivi d'effets, puisqu'il aura inspiré d'autres acteurs bancaires à se lancer en ligne. Mais, d'un point de vue économique et entrepreneurial, son activité aura été un échec sur toute la ligne.
Si ING a incontestablement contribué à moderniser le secteur bancaire en France, sa fin d'activité vient boucler une histoire de vingt et une années de pertes financières. Jamais l'entreprise n'aura réussi à être bénéficiaire dans le temps. La faiblesse du taux d'intérêt et le contexte économique actuel n'auront évidemment pas aidé à redorer ses finances. L'issue était donc inéluctable.
Boursorama, le Crédit mutuel Arkéa et le Crédit mutuel Alliance fédérale, candidats à la reprise
Ce renoncement d'ING à la banque en ligne en France a plusieurs conséquences. La première concerne évidemment ses effectifs. Si la branche française de la firme néerlandaise compte 700 collaborateurs, le groupe a annoncé la mise en place prochaine d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui devrait concerner, selon ses dires, « environ 460 suppressions de postes ». Les salariés devraient progressivement quitter l'entreprise à partir de mars prochain.
D'ici là, les dirigeants de la banque ont une autre tâche complexe à gérer. Que faire effectivement du million de clients qui constituaient son portefeuille ? Si, pour le moment, aucune information officielle ne filtre à ce sujet, on sait désormais que trois banques sont sur les rangs : Boursorama, la filiale online de la Société générale, exception de réussite sur le marché de la banque en ligne et favorite pour la reprise d'au moins une partie des clients ; Crédit mutuel Arkéa ; et Crédit mutuel Alliance fédérale, qui n'aurait de son côté pas déposé d'offre, mais seulement manifesté un intérêt.
Boursorama, 3 millions de clients au compteur, semble être la mieux positionnée. Elle serait même prête à récupérer le portefeuille dans son totalité, c'est-à-dire les comptes courants, l'épargne, l'assurance-vie, sauf les crédits immobiliers, dont elle ne veut pas à ce stade. Affaire à suivre, donc.
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Sources : Le Monde, Communiqué de presse