© AYANEO
© AYANEO

Seulement quelques jours après la Logitech G Cloud, nous vous proposons déjà un autre test d’une de ces jolies petites machines qui tentent de faire le lien entre console portable de jeu vidéo et PC. Oyez ! Oyez ! L’AYANEO 2S est de sortie !

8 /10
AYANEO 2S
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Les plus
  • Bel objet, belles finitions
  • Écran 7" Full HD de qualité
  • Performances de haut vol
  • SSD M.2 format 2280
  • 2x USB4 + 1x USB3.2
  • Ergonomie très réussie
Les moins
  • Justifié, le prix reste douloureux
  • Chauffe importante « à fond »
  • Écran bloqué à 60 Hz ?
  • Encore des bugs sur AYASpace

Nous en parlons après la Logitech G Cloud, mais l’AYANEO 2S a en réalité bien plus de points communs avec la ROG Ally et le Steam Deck. Enfin, plutôt que de points communs, il serait plus juste de parler de vision. La petite machine semble clairement pensée comme une version « plus » de celle de Valve.

Fiche technique AYANEO 2S

Notre B.Duck Pink & Blue édition ne ressemble à aucune autre console © Nerces pour Clubic

Inspiré du Steam Deck, en plus « foufou »

Nous parlons de l’AYANEO 2S au singulier, mais dans les faits, il serait plus juste de parler des AYANEO 2S tant la firme chinoise a décidé de varier les éditions. En ce sens, elle va d’ailleurs encore plus que Valve et ses trois versions du Steam Deck. Pour notre test, c’est la B.Duck Pink & Blue dotée de 32 Go de RAM et d’un SSD de 2 To que nous avons retenue. Mais il existe trois autres designs et, surtout, une belle palette de variations techniques.

En version noire ou blanche, très classique… © AYANEO

Comme vous pouvez le voir en illustrations, AYANEO s’est amusé côté esthétique et si la forme reste la même – assez proche de celle d’un Steam Deck donc – les coloris sont parfois « audacieux ». Les Starry Black et Sky White sont plus sobres, mais l’amateur peut se tourner vers la Retro Power, la B.Duck Pink & Blue et la B.Duck Joyful Black. Que l’on aime ou déteste ces dessins, il est intéressant de voir un peu de recherche à ce niveau-là.

… ou en Retro Power, un charme indiscutable ! © AYANEO

Selon les coloris, toutes les variations techniques ne sont pas possibles, mais il est important de noter que le cœur de la machine reste constitué de la puce Ryzen 7 7840U d’AMD. Celle-ci est nettement plus proche du Z1 Extreme de la ROG Ally que du composant Aerith intégré au Steam Deck. Elle associe 8 cœurs Zen4 avec une fréquence maximale de 5,1 GHz à 12 cœurs RDNA3 capables de grimper jusqu’à 2,7 GHz. Un duo plus que prometteur.

Forcément, de telles décorations ne seront pas du goût de tous © Nerces pour Clubic

AYANEO soutient l’APU d’AMD en lui associant au minimum 16 Go et jusqu’à 64 Go de LPDDR5X-7500. Là, même la ROG Ally ne fait pas le poids. Le stockage est confié – selon la version – à un SSD de 512 Go, 1 To, 2 To ou même 4 To. Mais, plus important, ce SSD est un modèle PCIe 4.0 au format M.2 2280, le plus classique sur nos machines de bureau. Même en partant sur un simple 512 Go, il sera envisageable d’évoluer vers un 4 To, voire un 8 To.

Les gâchettes de l'AYANEO 2S sont un peu plus confortables © Nerces pour Clubic

Pour le reste de la configuration, il n’est pas utile de s’éterniser. Notons tout de même quelques particularités de l’AYANEO 2S qui intègre trois ports USB-C dont un en USB 3.2 et, surtout, deux en USB4. Les concurrents peuvent aller se rhabiller ! Une sortie jack 3,5 mm, un lecteur de microSD, le WiFi 6E, le Bluetooth 5.2 et un lecteur d’empreinte digitale intégrée au bouton de mise sous tension complètent une fort belle panoplie.

Comme sur le Steam Deck, pas de grip sur l'arrière. Dommage © Nerces pour Clubic

La console en elle-même est proche, côté design, du Steam Deck. Ainsi, la forme et ses dimensions tombent dans les mêmes eaux (264,5 x 105,5 x 21,5 millimètres) alors que le poids est similaire (667 g). En revanche, si l’écran 7 pouces en dalle IPS peut sembler du même acabit, il se distingue sur plusieurs points : les bordures sont fines (borderless), la définition en 1 080p et la luminosité à 500 nits. On est, sur ce point, plus proche de la ROG Ally.

Moins dessinées, les poignées sont tout de même très agréables © Nerces pour Clubic

De la qualité d’image et de la prise en main

Dès lors que la machine est allumée, on se rend d’autant plus compte de la qualité d’image autorisée par la dalle. Certes, de l’OLED n’aurait pas été de refus, mais la différence avec le Steam Deck – même en version 512 Go – est incontestable, notamment sur l'anti-reflets pourtant peu mis en avant par AYANEO. En revanche, pas question d'aller au-delà des 60 Hz comme peut le faire ASUS (120 Hz sur la ROG Ally). On y survivra.

La dalle offre une belle image, sans trop de reflets © AYANEO

De part et d’autre de l’écran, bien sûr, nous retrouvons les commandes. Là, AYANEO 2S n’innove pas vraiment avec une disposition de type « Xbox », les quatre boutons principaux, la croix directionnelle, les deux gâchettes et les deux bumpers. Hélas, aucune palette n’est intégrée au dos de la machine – dommage – mais deux boutons supplémentaires sont présents à proximité des bumpers et les quatre boutons menu/sélection du Steam Deck ou de la ROG Ally sont là.

Quatre boutons pour gérer le clavier virtuel et l'interface AYASpace © Nerces pour Clubic

L’un d’entre eux nous permet d’ailleurs d’entrer dans le vif du sujet puisqu’il est là pour faire la bascule entre le bureau de Windows 11 – l’AYANEO 2S est ici en concurrence avec la ROG Ally – et l’application AYASpace. Celle-ci agit comme une surcouche logicielle à Windows, loin devant l’Armoury Crate d’ASUS. Elle autorise l'accès aux réglages de la machine : par exemple, il est possible d'ajuster la définition d'image ou la puissance maximale du Ryzen.

AYASpace dans sa version actuelle : un peu chargé © Nerces pour Clubic

AYASpace est aussi un bon lanceur d’applications qui permet de retrouver une interface plus proche de ce que proposent la Switch et, peut-être, encore simplifiée par rapport au Big Picture de Steam. Il est très simple d’y ajouter de nouveaux jeux et un système de recherche permet d'automatiser cela. Un regret toutefois : peu de profils sont disponibles pour ajuster les paramètres des jeux par rapport à la puissance de l'AYANEO 2S.

De nombreux modules pour régler à peu près tout © Nerces pour Clubic

N'oublions cependant pas que la console vient de sortir et qu’AYANEO n’a pas forcément les moyens d’être sur tous les fronts. La partie gestion de la console – de loin la plus importante – est pour sa part redoutable d’efficacité. Pour autant, AYANEO ne s’en contente pas et à l’heure où nous écrivons ces lignes, l’AYASpace 2.0 est en bêta test. Nous avons pu nous y essayer un peu et l’interface se montre encore plus agréable malgré la présence d'options toujours plus nombreuses.

En bêta, AYASpace 2.0 améliore nettement l'accès aux options © Nerces pour Clubic

AYASpace 2.0 permet d’ajuster la puissance du Ryzen 7 de manière fine entre 1 et 33 Watts selon l’usage qui est fait de la console (jeux AAA, jeux indé, bureautique…). On peut travailler les courbes de ventilation, avoir un retour en direct de la consommation ou de la charge de la partie CPU autant que de la partie GPU et afficher un indicateur overlay pour avoir le nombre d'IPS ou la température du processeur en cours de partie. Le tout est bien organisé et AYANEO semble avoir compris l'importance de l’aspect logiciel.

L'ajustement de la puissance et des ventilateurs est bien vu © Nerces pour Clubic

Bien sûr, l’utilisation d’AYASpace – 1.1 ou 2.0 – est parfaitement facultative et tout un onglet est justement consacré au fonctionnement de la machine, à ses options de démarrage. Si on fait abstraction d’AYASpace, l’interface de la console est un classique Windows 11 – ici en édition familiale – qui profite toutefois d’un rappel très simple du clavier virtuel à défaut de proposer un réel clavier physique comme le fait la GPD Win 4.

L'AYANEO 2S sous l'œil de HWInfo… © Nerces pour Clubic

Qu’est-ce que ça dit côté performances ?

… puis celui de CPU-Z… © Nerces pour Clubic

Inutile d’aller plus loin dans la description de l’interface puisque c’est du Windows pur jus. En revanche, alors que la ROG Ally avait mis une belle claque au Steam Deck, nous étions curieux de voir comment allait de comporter le Ryzen 7 7840U, un cousin très proche du Z1 Extreme.

… et, enfin, de GPU-Z © Nerces pour Clubic

Notez que, par souci de simplification, nous n'avons pas multiplié les mesures. Nous avons opté pour des essais en exploitant la puissance maximale des différentes machines testées en exploitant les réglages fournis, de base, par les fabricants.

PCMark

AYANEO 2S sur PCMark © Nerces pour Clubic

Si l’AYANEO 2S est axée jeu vidéo, nous débutons par un test « production », le fameux PCMark. Il s’agit d‘avoir une idée de ce que la console peut donner sur ce type d’usage sachant qu’on peut bien sûr la relier à un écran, un clavier et une souris. Pas d’inquiétude donc, si ce n’est pas un monstre de puissance, on voit qu’elle a de la réserve. Petite déception pour le score en rendu et en montage vidéo. La faute à des pilotes graphiques pas assez mûrs ?

3DMark Fire Strike

AYANEO 2S, ROG Ally et Steam Deck sur 3DMark © Nerces pour Clubic

Plus classique, la suite de nos tests se passe sur 3DMark avec la scène Fire Strike. En haut, vous avez le score de notre AYANEO 2S et en bas, celui de la ROG Ally puis du Steam Deck. Sans surprise, les deux machines en AMD Zen4/RDNA3 sont largement devant, mais on note un écart substantiel en faveur de l’ASUS : le Z1 Extreme qui montre sa différence ?

Cyerbpunk 2077

AYANEO 2S et ROG Ally sur Cyberpunk 2077 © Nerces pour Clubic

Nous aurions été tentés de croire que la puce intégrée à la ROG Ally était plus puissante, mais on voit que la hiérarchie est inversée sur Cyberpunk 2077 avec, cette fois, une avance non négligeable (+10 %) pour l’AYANEO 2S. Certes ce n’est qu’un jeu, mais s’il faut choisir, nous préférons de meilleurs résultats sur un jeu que sur un bench !

Shadow of the Tomb Raider

AYANEO 2S et ROG Ally sur Shadow of the Tomb Raider © Nerces pour Clubic

Shadow of the Tomb Raider ne semble pas nous aider à départager nos prétendantes. À exactement 63 images par seconde avec les mêmes options, ça ressemble à un match nul. Dans les faits, il nous faut souligner un point : la ROG Ally est configurée 30 Watts de TDP quand l’AYANEO 2S est calée à 22 Watts (dans les faits plutôt 26). L’avantage est donc bien pour AYANEO.

CrystalDiskMark

AYANEO 2S, ROG Ally et Steam Deck sur CrystalDiskMark © Nerces pour Clubic

Nous avons décidé de ne pas vous noyer avec des mesures sur 15 jeux, des tests de débits en WiFi ou une vérification de la portée Bluetooth. Pour terminer, ces performances, nous avons tout de même testé le SSD. Modèle Lexar réservé aux intégrateurs, le 2280 de l’AYANEO 2S est un cran devant celui de la ROG Ally en lecture, mais creuse largement l’écart en écriture avec un x2,5 qui rend les tâches d’installation sensiblement plus rapides.

Est-ce que le Schmilblick tient dans la main ?

En évoquant la forme de l’AYANEO 2S, nous avons plusieurs fois répété qu’elle tient beaucoup du Steam Deck. Reste qu’avec 3 cm de moins dans le sens de la longueur et 1 cm de moins en largeur, elle est plus simple à prendre. Le poids ne fait pas de différence et, comme Valve, AYANEO n’a pas appliqué de grip sur les poignées. La 2S marque encore un point car l’absence de bouton sur les poignées rend la prise en main plus assurée, en particulier sur les jeux les plus nerveux.

Les commandes tombent bien sous les doigts de mains « standards » © Nerces pour Clubic

La position des commandes ne souffre aucune critique en dehors, peut-être, de celle des deux boutons supplémentaires à côté des bumpers : il faut un petit temps d’adaptation pour les trouver sans trop chercher. En ce qui concerne le toucher des commandes, il n’y pas grande différence avec ce que propose la ROG Ally : on est donc un cran au-dessus du Steam Deck, mais en retrait par rapport à la GPD Win 4.

La chaleur qui se dégage de l'évent peut être rapidement élevée © Nerces pour Clubic

Si la croix directionnelle est loin derrière celle de la GPD Win 4 et les boutons principaux de moins bonne qualité, les sticks sont comparables. Le retour au centre est bon et la technologie effet Hall garantit une excellente précision ainsi qu’une durée de vie nettement prolongée, et ce, sans risque de drift. Les gâchettes sont agréables, mais on ne trouve toujours pas de blocage pour une « course courte » comme sur les meilleures manettes de jeu.

Cyberpunk 2077 ou God of War tournent… avec moins de détails ! © Nerces pour Clubic

Avant de conclure, quelques remarques s'imposent. En premier lieu, l'écran tactile qui répond – sans mauvais jeu de mot – au doigt et l’œil à la moindre de nos sollicitations. Par ailleurs, impossible de ne pas évoquer la question de l'autonomie alors qu'AYANEO a opté pour une imposante batterie de 13 050 mAh. Malgré la puissance du Ryzen 7 7840U, la 2S est ainsi capable de tenir plus longtemps que la ROG Ally dans les mêmes conditions.

L'intérieur de la bête, en version noire évidemment © AYANEO

Sur de petits jeux, nous avons joué 4 heures, mais n'espérez pas arpenter Night City plus de 2 heures en exploitant toute la puissance de la 2S. Une puissance qui pose deux problèmes. Côté chauffe, cela se ressent au niveau de la main droite et de l'évent, mais c'est surtout le bruit qui dérange. À son maximum (mode « wild »), le ventilateur atteint 4 000 tours par minute. Insupportable. Heureusement, AYASpace peut en ajuster la vitesse très simplement : à vous de trouver votre juste équilibre.

B.Duck, mon AYANEO 2S a le swag ! © Nerces pour Clubic

AYANEO 2S : l’avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Si les consoles portables inspirées du monde PC ont été imaginées bien avant la sortie du Steam Deck, il ne fait aucun doute que la machine de Valve a donné un bon coup de pied dans la fourmilière. Toujours très actifs, les fabricants chinois comme AYANEO ou GPD ont alors multiplié les annonces, profitant de la lumière apportée par le Steam Deck.

Une lumière qui donne de jolies couleurs à l’AYANEO 2S et pas seulement parce qu’elle arbore un étincelant B.Duck comme mascotte ! Cette machine a tout d’un Steam Deck aux stéroïdes : le format est très proche, l’ergonomie aussi, mais à tous les niveaux, AYANEO a décidé de nous en offrir plus. Plus de puissance et plus d’options, plus de fonctionnalités via l’USB4 et plus d’ouverture avec le M.2 2280. Enfin, « plus » de finition avec ce bel écran borderless et ces sticks à effet Hall.

Hélas, alors que Valve est déjà obligé de facturer 680 € pour son Steam Deck 512 Go, AYANEO est encore plus cher. Hors frais de douane, il faut compter au minimum 850 € sur Indiegogo pour encore une semaine. Ensuite, les prix iront de 1 000 euros à près de 1 800 €. À Clubic, l’addition nous semble justifiée, mais la vraie question est de savoir s’il existe un public pour de petites machines à ce niveau prix ? Valve ne semble pas le croire.

Les plus
  • Bel objet, belles finitions
  • Écran 7" Full HD de qualité
  • Performances de haut vol
  • SSD M.2 format 2280
  • 2x USB4 + 1x USB3.2
  • Ergonomie très réussie
Les moins
  • Justifié, le prix reste douloureux
  • Chauffe importante « à fond »
  • Écran bloqué à 60 Hz ?
  • Encore des bugs sur AYASpace