© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Il devient difficile de suivre la gamme de true wireless Jabra, tant les références et les suffixes se sont multipliés ces dernières années. Sortes d'Elite 3 avec réduction de bruit, ou d'Elite 5 simplifiés, les nouveaux Elite 4 ne sont pas non plus à confondre avec les Elite 4 Active, d'orientation plus sportive. Pour synthétiser, les Elite 4 sont des écouteurs ANC avec connexion multipoint, et support du codec AptX, vendus à seulement 100 euros.

Une montée en gamme idéale par rapport à l'excellent rapport qualité-prix que constituent les Elite 3 ?

7 /10
Jabra Elite 4

Meilleurs prix

Les plus
  • Sonorité énergique
  • Contrôles complets
  • Multipoint
  • Isolation passive
Les moins
  • Pas de capteurs de port ni de charge par induction
  • Isolation active apathique
  • Gestion des aigus

Une forme éprouvée, mais à moderniser un peu ?

Avec les Jabra Elite 4, nous sommes clairement en terrain connu. Ceux-ci adoptent le format légèrement triangulaire initié sur les Elite 3, pour des dimensions à peu près identiques. Même constat pour la boite de charge, très compacte et adoptant le format habituel Jabra, à savoir un ovoïde très étiré.

Contrairement à bien des concurrents, le constructeur danois propose une excellente qualité de fabrication, même sur ses appareils abordables. Le revêtement mat utilisé est peu salissant, les écouteurs sont légers, mais suffisamment denses pour donner confiance. Plus encore, ils affichent une certification IP55 (résistance à la plupart des projections d'eau et poussières), ce qui est supérieur à la moyenne, d'autant plus dans cette gamme de prix. Pour en avoir encore plus, il faut se tourner vers les Elite 4 Active, dotés d'un revêtement adhérent résistant à la sueur, et d'une certification IP57 (totalement étanches).

© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Rien à dire non plus sur le boitier de charge, qui sans être impressionnant ne présente aucun réel défaut. Sur ce plan, nous avons plus ou moins affaire à un clone du boitier des Elite 3. De fait, à moins de vraiment connaitre les différences, il est difficile d'identifier les deux paires une fois côte à côte. Comme celui de son petit frère, le boitier des Elite 4 n'intègre pas de charge par induction, ce qui est un peu dommage dans cette gamme de prix, sans être dramatique.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic. A gauche, les Elite 5. Au centre, les Elite 4. A droite, les Elite 3. Un tableau de famille avec bien des similitudes

Aucun changement du côté du confort, ce qui est un peu à double tranchant. La recette presque intra-auriculaire des Jabra, plus intrusive que la moyenne, est certes éprouvée, mais gagnerait à se moderniser légèrement. Pour commencer, seuls trois embouts en silicone sont disponibles, ce qui est un peu juste pour couvrir toutes les morphologies. Quoique légèrement plus petits dans l'oreille que les récents Sony WF-C700N, les Jabra ne profitent complètement pas de cet avantage, sans doute à cause de leur forme moins arrondie. La tenue des Jabra est un peu meilleure, mais les Sony sont un peu plus confortables sur les longues sessions. Dans un cas comme dans l'autre, nous n'avons pas affaire à une formule universelle, du moins pas pour les standards de 2023. Ce qui était presque parfait en 2021 (Elite 3) est simplement bon maintenant, face à une concurrence qui a évolué.

Fiche technique Jabra Elite 4

Résumé
Autonomie écouteurs5.5h
Poids écouteurs4.6g
Conception
TypeIntra-auriculaire
Réduction de bruit activeOui
Haut-parleurs6 mm
Connectivité
Codecs compatiblesSBC, AptX, AAC
ApplicationOui
Alimentation
Autonomie écouteurs5.5h
Autonomie boîtier22h
Informations générales
Poids écouteurs4.6g
Poids boîtier33.4g
Dimensions écouteurs20.1 mm x 27.2 mm x 20.8 mm
Dimensions boîtier64.15 mm x 28.47 mm x 34.6 mm

Expérience Jabra, philosophie boutonnée

Presque dernier des mohicans des commandes à boutons, Jabra cultive assez bien cette image sportive. Si cette formule parait moins moderne, et vient pousser l'embout dans l'oreille à chaque pression, elle permet au moins un fonctionnement avec les doigts mouillés/transpirants ou gantés. Surtout, le constructeur parvient à proposer une forme suffisamment élaborée pour que, justement, la pression des boutons soit assez faible pour le canal auditif.

Aucune surprise concernant l'ergonomie proposée, toujours un peu complexe à prendre en main, mais complète :

  • 1 appui :  changement du mode de réduction de bruit pour l'écouteur gauche ; pause/lecture/décrocher un appel pour l'écouteur droit
  • 2 appuis : appel à l'assistant vocal par défaut/raccourci Spotify pour l'écouteur gauche ; piste suivante/raccrocher un appel pour l'écouteur droit
  • 3 appuis : retour en début de piste/piste précédente pour l'écouteur droit
  • Appui long : volume - pour l'écouteur gauche ; volume + pour l'écouteur droit

Contrairement à Sony et ses WF-C700N, Jabra ne s'embarrasse pas de groupes de commandes, et se permet d'être plus complet, avec les mêmes limitations de départ.

L'autre avantage du produit vient de son application dédiée, Sound+, un petit classique du genre. L'application reste claire et plutôt bien conçue, en mettant en avant les points les plus importants, indication du niveau de batterie et réglage du type de réduction en tête, suivi par l'égaliseur 5 bandes bien connu des utilisateurs Jabra. Cet égaliseur a pour avantage sa clarté et ses présélections judicieuses. Bien sûr, un utilisateur averti n'aura aucun problème pour se construire une égalisation à la carte.

Bien que secondaire, le générateur de bruits ambiants (bruits rose, son de nature) passe à la trappe. Pour en profiter, il faudra visiblement passer aux Elite 5.  Le petit plus habituel des Jabra vient également de la possibilité d'assigner un raccourci Spotify (seulement sous Android), permettant de directement lancer un son. Pas indispensable, mais parfois pratique.

De fait, l'application est un peu simplifiée par rapport à ce qui est offert sur les écouteurs de gammes supérieures, mais pas pauvre pour autant.

Connectivité : il ne manque presque rien

Autrefois à la traine, en grande partie à cause du fonctionnement écouteur principal/écouteur asservi de ses anciennes références, Jabra a nettement rattrapé son retard. Les deux écouteurs Elite 4 peuvent fonctionner en mode mono, ils bénéficient d'une connexion Multipoint, et supportent le codec AptX.

Ajoutons à cela une compatibilité avec les appairages rapides Fast Pair de Google (pour smartphone Android), et Swift Pair de Microsoft (PC sous Windows 10 et 11), et nous avons affaire à des écouteurs particulièrement modernes.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Cela va sans dire, la stabilité de connexion est excellente, et la portée largement dans la moyenne, quoiqu'un peu supérieure en AAC qu'en AptX. Cela n'est pas une surprise, le débit de ce dernier étant légèrement plus élevé.

Il faut également noter que le Multipoint est plutôt bien intégré. Le passage d'un flux à l'autre fonctionne bien, nous n'avons presque pas rencontré de bug.

ANC toujours décevant, très bonne isolation passive

Jabra est un peu une énigme technologique. Alors que la plupart des marques de true wireless un peu sérieuses parviennent sans trop de difficulté à proposer une réduction de bruit active performante dans les basses et bas-médiums, Jabra ne passe toujours pas le cap du quasi anecdotique. Oui, on ressent une réduction de bruit de quelques dB dans les basses, mais celle-ci est trop faible pour vraiment faire la différence. L'application permet toujours, sur le papier, un petit ajustement via deux réglettes (dont une pour le décalage entre deux écouteurs). Mais, même en trouvant le réglage optimal, nous ne parvenons jamais à dépasser cet ordre de réduction.

Mesure de l'isolation. En rouge clair, le signal témoin. En bleu, l'isolation active. En orange, l'isolation passive. En vert, le mode Hearthrough. Clairement, l'isolation reste très faible, particulièrement en prenant en compte la bonne performance en passive. Pas de miracle sur les basses et médiums, clairement pas assez filtré. Tout l'inverse pour les aigus, complètement effacés. Le mode Hearthrough, quant à lui, est tout sauf efficace

Le constat est un peu meilleur dans les médiums, mais la différence entre isolation active et isolation passive (déjà effective) est presque nulle. Le rendu n'est pas inférieur à ce que nous avions observé sur les Elite 5, certes plus chers, mais il ne progresse pas. Au mieux, nous mesurons une atténuation de 5-7 dB dans les basses, et autour de 10-12 dB dans les médiums, mesure totalement en phase avec notre écoute. A l'inverse, l'isolation passive, à partir des aigus, est d'un excellent niveau, ce qui rattrape en partie l'ANC, et atténue quasiment totalement les bruits vraiment agressifs.

Le mode Hearthrough (retour sonore) n'est pas plus brillant que l'ANC, dans un autre registre. Ici, une accentuation des médiums se fait sentir, immédiatement suivi d'un décrochage des aigus, les écouteurs ne parvenant absolument pas à compenser l'isolation passive. Les Elite 4 sont donc en dessous de la moyenne à cet exercice.

La qualité en appel est quant à elle plutôt bonne, car utilisable dans toutes les situations. En milieu calme, la captation a tendance à accentuer un peu les fréquences sifflantes, mais reste plutôt naturelle. En milieu bruyant, la voix perd un peu de consistance. Cependant, l'atténuation des bruits est plutôt bonne, et la voix encore intelligible, avec toutefois des rendus un peu divers. Les bruits soudains sont assez mal gérés notamment.

Autonomie dans la bonne moyenne

Forcément un peu biaisée par rapport à l'autonomie en AAC, l'autonomie sous codec AptX est pourtant très correcte, puisque atteignant environ 5 h avec réduction de bruit active. Sans ANC, nous sommes plutôt autour de 6 h 30 environ.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic ; identique à la boite des Elite 3 (à droite), le boitier des Elite 4 (au centre) et un peu plus menu que celui des récents Elite 5

La boite, quant à elle, permet de rajouter un peu plus de 3 cycles, soit une vingtaine d'heures environ sous ANC. Plutôt sérieux donc, à défaut d'être surprenant. Nous sommes clairement dans les eaux des Elite 3.

Dynamisme et brillance

La formule audio Jabra est bien rodée. Elle repose, inaltérable, sur des transducteurs dynamiques de 6 mm de diamètre, mis à part pour le haut-parleur plus haut de gamme des Elite 85T, d'une taille de 12 mm.

Difficile de ne pas faire un rapprochement sonore avec les Elite 3, tant les deux écouteurs se ressemblent en apparence. La signature des Elite 4, portée par des basses légèrement en avant, des médiums plutôt équilibrés, et des aigus en partie modérés, mais marqués par un fort pic de brillance, est en effet, assez proche de celle de ses prédécesseurs. Toutefois, les Elite 4 sont un peu plus mesurés dans les basses, ce qui permet de moins déborder dans les médiums. De même, le pic des aigus nous semble plus mesuré à l'oreille. La différence n'est donc pas immense.

Mesure de la réponse en fréquence (compensée) des Jabra Elite 4. La mesure est assez variable dans les basses (également entre individus), car très dépendant du placement de l'écouteur. On remarque ici, malgré un assez bonne équilibre dans dans la majorité du spectre, des accentuations aux extrêmes, en particulier dans les aigus

Avec les Jabra Elite 4, il y a du bon et moins bon dans le registre sonore, puisque si certains points sont particulièrement agréables, d'autres ont un peu vieilli. Ainsi, nous pouvons louer une certaine intelligence dans le réglage des basses, suffisamment fins pour ne pas envahir les médiums. Celles-ci affichent une belle rondeur, une certaine ampleur, sans être molles pour autant. On sent tout de même, par rapport aux récents Sony WF-C700N (120 euros) par exemple, que la qualité technique n'est pas aussi élevée. Les Sony sont, tout en étant un peu plus chargés (à l'oreille) dans ce registre, également un peu plus précis, notamment à haut volume. Les Jabra peuvent avoir tendance à légèrement déraper en comparaison.

De même, on peut reprocher ce fameux pic, très audible, dans les aigus. Sans être agressif, il peut donner, surtout sur les pistes agressives, un son légèrement artificiel.

© Jabra ; les Elite 4 sont déclinés dans divers coloris

Mais, nous retrouvons aussi avec les Elite 4 ce qui fait la force des produits récents de la marque. Le son est percutant, énergique, suffisamment détaillé. Pour la scène sonore, les écouteurs proposent une disposition assez classique, suffisamment profonde, pas extrêmement large, mais dans la bonne moyenne. Il y a une certaine polyvalence dans l'écoute, mais les Elite 4 n'aiment pas spécialement les extrêmes : trop agressifs pour des genres compliqués type métal, et pas assez raffinés pour de la musique de chambre.

Face aux Freebuds 5i, les Jabra montrent un visage largement à la hauteur techniquement, avec sans doute un peu plus de tranchant. L'équilibre des Freebuds 5i leur permet tout de même d'être plus agréables à haut volume, moins percutants, mais un peu plus polyvalents.

À l'inverse, les Nothing Ear (2) sont plus expressifs, plus impressionnants dans les basses et dotés d'un son un peu plus ample. Mais, les aigus, plus oscillants, sont plus rapidement agressifs à haut-niveau. Ces deux écouteurs sont plus à l'aise à volume modéré.

Ce n'est pas tant sur le côté technique du transducteur que l'on peut vraiment reprendre les Jabra Elite 4. Nous n'avons affaire au haut-parleur le plus brillant qui soit, mais l'amélioration est davantage à chercher dans les réglages. Les aigus, sans avoir un très bon niveau technique, gagneraient à se débarrasser de ce pic presque impossible à corriger via l'égaliseur. L'accentuation dans le bas du spectre, de son côté, pourrait s'effacer avant les bas-médiums, afin de gagner en détail. À ce niveau, les Elite 4 se démarquent des Elite 3, mais bien trop peu pour justifier leur grande différence de prix à l'heure actuelle (les Elite 3 étant trouvables sans problème à 50 euros). Ces derniers sont sans doute, à l'heure actuelle, les plus grands concurrents des Elite 4.

Jabra Elite 4 : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
7 / 10

Les Elite 4 déclinent la formule Jabra dans une nouvelle paire globalement réussie, mais qui se retrouve dans une position un peu trouble dans la hiérarchie de la marque. Du fait d'une réduction de bruit active médiocre, ils se détachent à peine des très bons Elite 3, et restent un cran en dessous des Elite 5. De très bonnes choses, mais également des regrets.

Les plus
  • Sonorité énergique
  • Contrôles complets
  • Multipoint
  • Isolation passive
Les moins
  • Pas de capteurs de port ni de charge par induction
  • Isolation active apathique
  • Gestion des aigus
Sous-notes
Construction
8
Confort
8
Ergonomie
8
Isolation
6
Autonomie
7
Qualité sonore
7