Des mastodontes comme Google prennent les devants en construisant eux-mêmes les câbles sous-marins qui les rendront moins dépendants des grands opérateurs.
On en parle peu, mais ils sont ô combien déterminants et stratégiques pour le développement de l'Internet mondial. Les câbles sous-marins, posés au fond des mers, permettent des connexions intercontinentales. Sur le plan historique, ils sont construits et tirés par les grands opérateurs de télécommunications de la planète. Google a décidé d'être le (gros) grain de sable sur ce marché en construisant deux câbles à fibres optiques destinés à devenir les plus rapides du monde.
Google se dote de ses propres câbles sous-marins
En collaboration avec SubCom, Google est en train de construire le câble Dunant, qui promet d'offrir une capacité record en devenant le premier câble à transporter 12 paires de fibres (au lieu de six, voire huit) grâce à la technologie de multiplexage par répartition spatiale (SDM). Celui-ci ralliera Virginia Beach, aux États, à l'Ouest de la France. Là où la firme de Moutain View réussit un énorme coup, c'est qu'elle sera entièrement propriétaire de la structure, longue de 6 400 kilomètres, ce qui lui garantit une exploitation optimale de la vitesse record estimée à 250 terabits par seconde.Dunant, qui reliera un data center américain à un autre situé en Belgique, devrait être opérationnel pour le troisième trimestre 2020 et porte le nom symbolique du fondateur de la Croix-Rouge, Henry Dunant.
Les GAFAM ont pris conscience du potentiel des infrastructures sous-marines
Dans le même temps, Google est en train de bâtir Curie (comme le physicien Pierre, oui), un autre câble - plus court cette fois - qui doit relier l'Amérique du Nord à l'Amérique du Sud, des États-Unis au Chili, dès cette année.Le géant Google n'est cependant pas le seul membre du Big Four des GAFAM à vouloir damer le pion aux opérateurs de télécommunications. Facebook, Microsoft et Amazon souhaitent aussi dominer le fond des océans, conscients des capacités procurées par l'appropriation de ses propres câbles sous-marins.
Aujourd'hui, seuls 30 % de la capacité potentielle des principaux itinéraires de câbles sous-marins seraient exploités, selon le cabinet Telegeography, alors que plusieurs dizaines de nouveaux câbles vont entrer en service d'ici 2021. Forcément, les géants du numérique y voient une opportunité folle de générer de plus en plus de bande passante pour transmettre toujours plus de contenus, toujours plus vite.
En 2019, on recense près de 400 câbles sous-marins dans le monde, pour un total de 1,2 million de kilomètres. Le câble Asia-America Gatteway, qui relie notamment les États-Unis à la Thaïlande en passant par Singapour, le Vietnam et les Philippines, mesure plus de 20 000 kilomètres de long.