Test HP 14s : un laptop entrée de gamme efficace pour travailler ?

Lancer un PC portable entrée de gamme qui coche un maximum de critères attendus en 2023, sans pour autant faire flamber l’addition, n’est pas toujours chose aisée. Avec son petit 14s, HP se livre à cet exercice délicat en cherchant visiblement surtout à fuir toute fioriture et conserver ses marges. Voyons si l’appareil a néanmoins des talents cachés.

Nous testons beaucoup de PC portables milieu et haut de gamme, beaucoup moins de machines réellement abordables et une quantité malheureusement trop faible de produits lancés sous la barre des 500 euros. Commercialisés en grands volumes et souvent en très nombreuses variantes, ces derniers ne sont que rarement mis en avant par les marques auprès des médias. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est donc pas toujours facile d’en obtenir en prêt.

C’est donc avec une curiosité certaine que recevions le HP 14s-dq2042nf. Un produit principalement distribué par les enseignes Fnac et Darty en France, seul ou en pack, et qui fait régulièrement l’objet de réductions importantes. Nous allons voir ce qu’il vaut en pratique, mais avant d’aller plus loin, voici la configuration complète du modèle que HP France nous a fait parvenir en prêt :

On note une certaine abondance de configurations différentes proposées pour le HP 14s, qui débute ainsi dès 300 euros (en version HD / Celeron / 4 Go de RAM / 64 Go eMMC). Le premier prix pour un modèle avec stockage en SSD débute cette fois à 350 euros, tandis que le modèle que nous avons reçu en prêt est affiché à environ 580 euros au prix catalogue (environ 100 à 150 euros de moins dans les faits, chez les revendeurs). Ce même modèle peut d’ailleurs être acheté en pack avec une pochette, une souris sans-fil et un abonnement 1 an Microsoft 365 pour 650 euros cette fois. Une version avec écran Full HD existe aussi, mais à un prix de 650 euros, seul.

S’il débute à un prix très contenu, le HP 14s peut donc monter à des tarifs approchant le milieu de gamme. Un point que nous avons pris en compte dans notre évolution du produit.

Design : du plastique, du plastique et encore du plastique

Nous irons vite sur le design du 14s, parce qu’il n’y a malheureusement pas grand-chose d’intéressant à regarder… et donc pas grand-chose à dire. L’appareil est l’archétype du PC portable basique, entièrement vêtu d’un plastique noir texturé (une variante blanche existe). On ne peut pas dire qu’il y ait ici une quelconque volonté d’esthétisme. HP fait le minimum syndical pour proposer un produit fonctionnel sans prendre le moindre risque ou une quelconque initiative qui pourrait rendre l’appareil un peu plus attirant qu’il ne l’est.

On arguera toutefois que la conception du 14s est plutôt robuste et que la qualité d’assemblage est honnête en dépit de matériaux tout sauf nobles. Avec 32.4 × 22.5 × 1,79 cm pour 1,46 kg, l’engin est pour le reste compact sans néanmoins chercher la finesse ou une légèreté particulière. Du basique donc, c’est vraiment le mot à garder en tête ici.

Les connectiques du petit ultraportable à bas coût signé HP sont pour leur part regroupées pratiquement toutes sur le flanc droit. On y trouve l’essentiel pour travailler : 2 ports USB-A (5 Gbit/s), 1 sortie HDMI 1.4b, 1 port USB-C (5 Go/s, qui ne prend pas en charge l’alimentation). Les derniers standards USB et HDMI ne sont pas de la partie et les vitesses de transferts sont donc minimalistes, mais suffisantes pour le tout venant. Sur le côté droit du produit, HP a enfin la bonne idée d’ajouter un lecteur de cartes SD plutôt bienvenue.

D’un point de vue strictement fonctionnel, le clavier est plutôt honnête. Les touches profitent d’une profondeur de course suffisante pour offrir un certain confort et la frappe s’avère à la fois rapide et précise (une fois qu’on s’est habitué à la petitesse des touches). On regrette par contre qu’aucun effort n’ait été fait pour réduire le bruit quand on tape. La saisie est, en effet, particulièrement bruyante pour un si petit engin. Pas de rétroéclairage non plus, ce qui reste dommage en dépit du positionnement accessible du produit.

Le trackpad logé sous ce clavier est ridiculement petit quant à lui. Son format rectangulaire offre par ailleurs une faible marge de manœuvre pour les mouvements verticaux, ce qui gêne l’utilisation en navigation web, ou simplement pour scroller sur les réseaux sociaux. Cela dit, la précision est au rendez-vous, y compris sur les clics appuyés.

Compte tenu de son placement tarifaire, vous ne serez pas étonnés d’apprendre que le HP 14s ne compte sur aucun système d’identification biométrique. Pas de lecteur d’empreinte digitale donc, et encore moins de reconnaissance faciale via Windows Hello. La webcam 720p logée dans la large bordure au-dessus de l’écran offre par ailleurs un triste spectacle. Elle dépannera de temps à autre, mais il ne faut vraiment pas en attendre plus.

Écran : une dalle HD peu lumineuse aux angles de vision réduits

Si l’on peut se contenter (tant bien que mal) du design rudimentaire proposé par le HP 14s, il est beaucoup plus difficile de se faire à son écran. Sur ce plan, tout du moins pour notre unité de prêt, le constructeur américain a vraiment choisi ce qu’il se fait de moins cher avec une simple dalle HD (1366 × 768 pixels) LCD TN, fabriquée par le Chinois Chimei Innolux. Cette dernière profite d’une diagonale de 14 pouces au format 16:9, et d’une luminosité maximale annoncée à 250 nits par le fabricant. Ce n’est donc pas ici que l’on trouvera quoi que ce soit de radieux… et malheureusement nos outils de mesure le confirment.

Très concrètement, la luminosité n’atteint que 236,5 cd/m2 ce qui gêne considérablement la lisibilité, tandis que le contraste se limite à un ratio tout penaud de 415:1. Les angles de vision sont quant à eux catastrophiques : il faut se tenir parfaitement en face de l’écran pour y voir quelque chose (vraiment, on n'exagère pas…).

Sans surprise, les couleurs ne sont pas non plus à la fête avec un DeltaE mesuré à 6,3, une température estimée à 10 585 kelvins, et une dérive très marquée vers le bleu. En théorie, le DeltaE devrait être égal ou inférieur à 3 pour offrir des couleurs justes, tandis que la température de l’écran devrait approcher les 6500 kelvins du standard vidéo. Nous en sommes très loin à tout point de vue.

La couverture des principaux espaces colorimétriques est également de très bas niveau, avec un gamut sRGB supporté à 64,7 % seulement et un spectre DCI-P3 couvert à 47,8 %. En clair, le HP 14s n’a pas grand-chose à offrir sur le plan de l’affichage. Nous serions curieux de savoir si l’écran 1080p des moutures les mieux équipées du produit est de meilleure qualité, mais celui du modèle qui nous intéresse présentement (le plus courant d’après ce que nous avons pu observer chez les revendeurs) est tout simplement médiocre. Impossible de le dire autrement.

Performances : un peu de puissance grâce… à Tiger Lake

Les performances sont le seul domaine sur lequel notre petit 14s est en tout point honorable. Il faut dire que notre modèle de prêt comptait parmi les mieux équipés en regroupant un processeur Intel Core i3-1125G4 (4 cœurs et 8 threads cadencés à un maximum de 3,70 GHz, 8 Mo de cache et 15 W de TDP), 8 Go de RAM en DDR4 à 2666 MHz et 256 Go de stockage en SSD. Avec cette configuration, l’appareil parvient à offrir une expérience très convenable pour les activités du quotidien. S’il ne déborde pas de puissance, nous n’avons jamais eu à déplorer la moindre lenteur sur l’appareil au cours de notre période d’essai.

Pour faire simple, le 14s se destine ostensiblement à une utilisation bureautique et multimédia léger — et il s’en donne les moyens avec son Core i3 Tiger Lake. Bien qu’un peu datée, le CPU d’Intel (lancée en 2021), parvient à développer un niveau de performances largement suffisant pour travailler la journée et regarder sa série préférée le soir. D’ailleurs, sur Cinebench R23, la petite puce ne démérite pas, récoltant 4 085 points en calcul multi-core et 1079 points en single-core. Pour comparaison, le Core i5-1135G7 du Framework Laptop parvenait pour sa part à cumuler 4 801 points en calcul multi-core contre 1302 points en single-core… sur un produit vendu environ trois fois plus cher.

Côté chauffe et refroidissement, le constat est un peu plus nuancé. En stress test sous AIDA64 nous avons relevé 3,00 à 3,05 GHz en début de charge CPU à 100 %, avec une température s’élevant dans ce contexte à 85-90 degrés environ. Le déclenchement du ventilateur intervenait alors rapidement pour donner lieu à une baisse des températures jusqu’à 65 degrés environ. En contrepartie, les fréquences retombaient alors à 2,50-2,60 GHz sans qu’un phénomène de thermal throtting trop marqué n’apparaisse.

En dépit des températures élevées observées en début de stress test, nous n’avons pas constaté de chaleur réellement notable au toucher sur le châssis. En revanche, le ventilateur se montre très audible, et même pénible à la longue. Il se déclenche par ailleurs trop fréquemment en cours d’utilisation, même modeste, du HP 14s. Dommage : nous sommes sur une puce basse consommation de 15W, et avec une meilleure gestion thermique, le petit ultraportable de HP aurait pu être beaucoup plus silencieux.

Notez pour le reste que l’Intel Core i3-1125G4 ne dispose pas de partie graphique Iris Xe. Autrement dit, la marge de manœuvre sur le plan graphique est particulièrement réduite puisqu’il faut se contenter d’un iGPU Intel UHD (48 unités d’exécution à 1,25 GHz). Ce dernier ne permettra pas de jouer sur l’appareil, sauf peut-être à des titres très anciens et peu gourmands. Il est simplement là pour assurer l’affichage et rien d’autre (ou presque).

La prestation du SSD de 256 Go installé sur notre modèle de prêt est, elle aussi, modeste, mais suffisante pour l’utilisation basique principalement visée avec le HP 14s. Sur CrystalDiskBench, nous relevons 3063,24 Mo/s en lecture contre 1135 Mo/s en écriture.

Autonomie : la journée de travail sur batterie, c'est possible ?

En optant pour un processeur Intel Core i3 à basse consommation, le 14s avait une bonne carte en main pour offrir une autonomie solide à l’utilisateur. Malheureusement, il n’en est rien… et c’est l’une de nos principales déceptions à l’égard du produit. Limité à une batterie de 41 Wh seulement, l’appareil fait piètre impression en tenant tout juste 5 heures 30 minutes sur batterie en lecture vidéo. Nous étions alors dans le cadre de notre test habituel consistant à enchaîner les vidéos YouTube sur Edge, avec la luminosité de l’écran à 100 % et les paramètres d’alimentation réglés sur la meilleure efficacité énergétique.

Dans un contexte d’utilisation polyvalente, mêlant bureautique et multimédia léger, nous avons réussi à aller légèrement au-delà des 6 heures. Une prestation là aussi très loin de nous convaincre quand la majorité des modèles concurrents parvient au minimum à tutoyer les 8 heures d’autonomie. Faire toute une journée de travail sur le 14s sans passer par le chargeur est donc tout simplement impossible.

La recharge se fait pour sa part en un peu plus de 1 heure 40 minutes à l’aide d’un chargeur 45 W avec connectique propriétaire. Et pas question ici de passer par un quelconque chargeur USB-C pour plus de praticité, la recharge par ce biais n’est tout simplement pas supportée.

Audio : circulez, y’a rien d’intéressant à entendre

Le 14s embarque deux petits haut-parleurs ayant le bon goût d’êtres installés au-dessus du clavier… et donc orientés vers l'utilisateur. Sans être réellement mauvais, ces derniers assurent le service minimum pour regarder un film ou une vidéo sans écouteurs. Nous leur reconnaissons le mérite de ne pas saturer à plein volume et d’offrir un son relativement clair. Cependant, c'est à peu près tout : les aigus sont en retrait, au même titre que les graves, et les médiums prennent toute la place pour faire primer une bonne restitution des voix sur le reste.

La prise casque installée sur le côté droit du PC offre, pour sa part, un son clair et suffisamment puissant qui convaincra une majorité d’utilisateurs.

HP 14s, l’avis de Clubic :

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