Alors que les ultrabooks dotés des nouveaux processeurs Ivy Bridge d'Intel ne devraient plus trop tarder à pointer le bout de leurs nez, HP arrive un peu sur le tard avec son Folio 13, sorti seulement au début de cette année.
Un laps de temps suffisant pour mûrir un produit qui devra batailler avec un UX31E d'Asus ou un Acer Aspire S3 déjà solidement ancrés sur le marché, car commercialisés quelques mois auparavant ? La fiche technique du Folio 13 n'a certes rien à envier à celle d'un Aspire S3, mais ne révolutionne pas non plus le genre. Quels sont donc les atouts que ce premier ultrabook du constructeur américain a à faire valoir ? Peut être son positionnement, puisque le Folio 13 joue la carte du monde de l'entreprise, au même titre que le Toshiba Z830.
En attendant le luxueux Spectre de la marque, voyons donc ce que ce Folio 13 a dans le ventre !
Présentation[/anchor]
HP Folio 13 | |
Caractéristiques techniques | |
Réf. exacte | HP Folio 13-2000 |
Ecran - Définition | 13,3 pouces WXGA 1 366 x 768 pixels |
Processeur | Intel Core i5-2467M (1,6 à 2,3 GHz) |
Nombre de cœurs | 2 (4 avec HyperThreading) |
Mémoire vive | 4 Go DDR3 1 333 MHz |
Carte graphique | Intel GMA HD 3000 |
Stockage | SSD Samsung 128 Go |
Lecteur optique | Non |
Wi-Fi | 802.11 b/g/n (Wireless-N1030) |
Bluetooth | 3.0+HS |
Lecteur de cartes | SD, SDHC, SDXC |
Connectique PC | 1x USB 2.0, 1x USB 3.0 |
Connectique A/V | HDMI 1.4, casque/micro |
Webcam | 1,3 MP |
Clavier | 83 touches chiclet sans pavé numérique |
Touchpad | 100 x 62 mm cliquable multipoint |
OS | Windows 7 Home Premium ou Pro 64 bits |
Garantie | 1 an |
Batterie | 6 cellules 5 550 mAh |
Dimensions | 319 x 220 x 18 mm |
Poids | 1,50 Kg |
Le plastique utilisé par le constructeur se veut plus rigide, notamment au niveau de l'écran, alors que le revêtement Soft Touch placé par HP au dos de son Folio 13 lui apporte une certaine touche qualitative. Quant à la finition, elle est irréprochable, le Folio 13 ne souffrant d'aucun défaut dans ce domaine. Les charnières de l'écran, notamment, semblent particulièrement solides. Bref, si le look n'est pas le point fort de cet ultrabook, l'ensemble est en revanche très sérieux, solide et bien fini. Un ultrabook de pro quoi !
Le Folio 13 se destine en effet en priorité aux utilisateurs en entreprises. Nous verrons plus avant les attentions que HP a glissées à leur égard, mais nous pouvons d'emblée exprimer un regret : pourquoi avoir opté pour une dalle brillante, alors même qu'une utilisation nomade et professionnelle d'un tel portable nécessite un écran mat, qui minimise considérablement les reflets ? Une vraie déception, sachant que le Z830 de Toshiba, par exemple, est équipé d'une telle dalle.
Nous serions volontiers passés sur ce défaut tout comme sur la définition limitée à 1 366 par 768 pixels, ces caractéristiques étant il est vrai largement répandues, mais la qualité de la dalle de ce Folio 13 ne relève pas du tout le niveau, loin s'en faut. Le problème n'est pas tant la colorimétrie par défaut exécrable (Delta E moyen de 11,6 qui repasse à 0,9 après calibration) que le contraste particulièrement faible de la dalle. Que ce soit avant ou après calibration, le rapport de la luminance sur la valeur du point noir n'excède pas 175:1. C'est faible, bien trop faible pour compenser les nombreux reflets dus à la dalle brillante. Si vous ajoutez à cela des angles de vision très étroits, vous comprendrez que cet écran est le défaut majeur de cet ultrabook...
Même si cela a moins d'importance que la faiblesse de l'écran, on peut considérer la taille et le poids du Folio 13 comme un autre de ses défauts. Car avec ses 1 500 grammes, c'est le plus lourd des ultrabooks 13,3 pouces testés jusqu'à présent. De même, si largeur et profondeur du Folio 13 sont dans les normes (et même légèrement inférieures à celles de l'UX31E par exemple), la hauteur de l'ultrabook de HP est plus importante que sur les modèles concurrents : avec ses 18 mm, le Folio 13 se place pile à la limite tolérée par Intel pour donner son appellation ultrabook.
Terminons par un mot sur le transformateur du Folio 13 : sa taille se rapproche davantage d'un élément accompagnant un ultraportable plutôt que de celle des transformateurs livrés avec le MacBook Air ou l'Asus UX31E.
Configuration matérielle[/anchor]
Voilà pour l'emballage. Qu'en est-il maintenant des entrailles de cet ultrabook ? Parlons du processeur tout d'abord, à savoir le Core i5-2467M, celui-là même qui équipe le Samsung Series 5 Ultra, le Toshiba Z830 ou le Acer Aspire M3. Doté de deux cœurs physiques dont la fréquence varie de 1,6 à 2,3 GHz (en mode Turbo sur un des deux cœurs), il dispose d'une enveloppe thermique réduite à 17W et de 3 Mo de mémoire cache. Il contient en son sein le HD 3000, la partie graphique de ce processeur, qui se charge de l'affichage sur ce portable, puisqu'il est dépourvu de puce dédiée, comme tous les ultrabooks de 13,3 pouces actuels.
Pour épauler ce processeur, HP a prévu 4 Go de mémoire vive de type DDR3, qui sera cadencée à 1 333 ou 1 600 MHz, selon la configuration. Notez qu'un seul emplacement mémoire a été prévu par HP. Concernant le stockage, le constructeur livre avec son ultrabook un SSD de 128 Go signé Samsung, alors qu'aucune version 256 Go n'est disponible. Si vous considérez les 16 Go occupés par la partition de sauvegarde, il vous reste un espace de stockage relativement réduit. Notez également que ce SSD n'est pas compatible SATA 6 Gbps, alors que la plateforme du Folio 13 est compatible avec cette norme.
Concernant la batterie en revanche, le modèle sélectionné par HP semble tout à fait pertinent, puisqu'il s'agit d'une unité de 6 cellules dont la capacité s'élève à 5 550 mAh. Rien à redire non plus concernant la connectique : sortie HDMI, un port USB 2.0, un autre en USB 3.0, un lecteur de cartes mémoire et la traditionnelle prise micro/casque. C'est complet, et même si l'on aurait aimé disposer d'une troisième prise USB, on trouve un certain avantage à la relative épaisseur du Folio 13 : elle autorise l'introduction d'un port Ethernet sans avoir recours à un adaptateur (comme c'est le cas du MacBook Air ou de l'UX31E), et permet de disposer la connectique sur les côtés et non à l'arrière du portable. Notez en revanche l'absence de port Kensington : ça fait tache pour un PC à destination du monde professionnel.
En revanche, la présence d'une puce TPM 1.2 (pour Trusted Platform Module) est tout à fait louable, car elle permet au Folio 13 de chiffrer de façon matérielle les informations sensibles contenues dans l'ultrabook, telles que vos mots de passe. Des programmes comme Windows EFS (Encrypting File System), Outlook, ou encore les VPN bénéficient d'un tel dispositif, tout comme les navigateurs Web prenant en charge les protocoles sécurisés (SSL). Un vrai plus pour cet ultrabook !
Le reste de l'équipement est correct : puce Bluetooth 3.0+HS (et non 4.0) et Wi-Fi 802.11n (un Wireless-N1030 compatible WiDi) pour la connectivité, webcam 1,3 mégapixel dont l'image est tout juste satisfaisante, et enceintes délivrant un son puissant mais qui manque cruellement de basses, le fameux Beats Audio cher à HP étant ici aux abonnés absents.
Ergonomie, à l'usage[/anchor]
Une fois fait le tour du propriétaire et détaillé le hardware, que vaut maintenant le Folio 13 à l'usage ? Commençons par le touchpad, que HP nomme Imagepad, qui succède ainsi au Clickpad de la marque. La différence ? Une gestion nettement plus aboutie du multitouch. Et même si les pilotes Synpatics sont indiqués en version... Clickpad V8.1, les bénéfices sont bien là : la gestion des gestes à 2, 3 voire 4 doigts est possible. Et ça répond plutôt bien ! Le défilement à deux doigts, notamment, est particulièrement efficace. De même, on apprécie que HP ait prévu deux véritables boutons (droite et gauche) sur son touchpad, même si ceux-ci sont un peu durs.Autre point intéressant : il est possible de désactiver ce dispositif en double-tapotant sur le coin supérieur gauche du touchpad. En revanche, si la glisse est tout à fait satisfaisante, on regrette que la réactivité du dispositif laisse parfois à désirer. Mais le plus gros défaut de ce touchpad reste sa taille : si sa largeur est convenable, sa hauteur aurait mérité quelques millimètres supplémentaires, d'autant que l'espace entre le sommet de l'Imagepad et le clavier est conséquent.
Un clavier qui, quant à lui, mérite bien plus de louanges. En effet, même si les touches sont légèrement étroites, elles sont bien espacées et finalement, par rapport à un clavier de bureau classique, il n'y a que 5 mm d'écart avec celui du Folio 13. Résultat, la frappe est très efficace, tandis que le revêtement des touches et leur faible course contribuent également à rendre ce clavier tout à fait agréable à l'usage.
On apprécie également d'avoir accès aux réglages du son ou de la luminosité sans avoir à utiliser la touche de fonction (Fn), tout comme on adhère aux indicateurs lumineux présents sur les touches verrouillage majuscules ou le raccourci actionnant les circuits sans-fil. Seul hic au niveau des raccourcis : la présence de touches multimédias, qui n'ont à notre sens rien à faire ici. Autre regret : les touches haut et bas du pavé directionnel sont vraiment trop petites !
Mais tout cela est rapidement oublié si l'on considère que ce clavier, en plus de son excellente ergonomie, dispose d'un revêtement anti-éclaboussures et propose un rétroéclairage qu'il sera possible de désactiver. Impossible en revanche d'en régler l'intensité.
Côté logiciel, c'est en revanche assez décevant. Le HP Support Assistant donne surtout accès à des liens vers le support en ligne de HP, vers des outils Windows ou vers le manuel d'utilisation de l'ultrabook. Certes, ce programme apporte tout de même quelques renseignements sur le matériel présent au sein du Folio 13 (sur le SSD ou la mémoire vive) et permet d'analyser votre PC, mais cette analyse vous propose de télécharger des mises à jour sur le site de HP (et non directement), ou prépare une liste d'actions assez désuètes, comme apprendre à nettoyer votre bureau ou sauvegarder le mot de passe de votre compte.
Et que dire sur la partie « Résoudre les problèmes » du logiciel, qui permet de lancer une vérification des disques durs ou de lancer le défragmenteur (ironique pour un ultrabook doté d'un SSD), et dont l'onglet « Optimisation » se contente de... vider la corbeille et d'effacer les fichiers temporaires de navigation (pour IE) ou ceux du dossiers temporaire de Windows.
Finalement, nous retiendrons plutôt le traditionnel Recovery Manager, qui permet de restaurer son ultrabook selon les paramètres d'usine grâce à la partition dédiée, ou encore de créer un support de restauration pour récupérer l'espace octroyé à cette partition. Attention, le logiciel limite à une seule opération cette création de support. Citons également l'Intel Smart Connect dont est pourvu ce Folio 13 : vos e-mails, applications préférées et réseaux sociaux sont continuellement et automatiquement mis à jour, même quand l'ordinateur est en veille.
En revanche, point de HP ProtectTools ici, une solution qui inclue la reconnaissance faciale HP avec authentification Bluetooth ou HP DriveLock notamment, et qui est présente sur les ProBook de la marque. De même, HP fait l'impasse sur le lecteur d'empreintes digitales, comme on en trouve sur le Z830 de Toshiba.
Performances : les scores du Folio 13[/anchor]
Qu'en est-il des performances de cet ultrabook dans la pratique ? Que donne-t-il face à d'autres ultrabooks ? Vous trouverez des résultats chiffrés et comparés dans les pages suivantes :Notre avis[/anchor]
HP Folio 13, du travail de pro ? C'est ce que l'on serait tenté de dire à propos de cet ultrabook, qui se distingue en de nombreux points de ses concurrents du moment. Par sa construction soignée, solide et rassurante, tout d'abord. Par l'utilisation d'une puce TPM de chiffrement matériel, ensuite. Autre avantage indéniable : le Folio 13 dispose d'une autonomie excellente, qui dépasse les 7h selon notre test, ce qui en fait le modèle le plus endurant à l'heure actuelle. Enfin, le Folio 13 est particulièrement agréable à l'usage : si le touchpad mériterait une réactivité un peu meilleure, le clavier (rétroéclairé) est l'un des meilleurs que nous ayons testés et la connectique est complète et disposée sur les côtés de l'ultrabook.
Quelques bémols toutefois : si l'introduction d'un SSD est de bon aloi, les performances de ce dernier sont relativement moyennes. De même, il est regrettable que HP n'ait pas prévu d'option 256 Go, car les 104 Go disponibles seront peut-être un peu justes pour certains. Plus grave, l'écran du Folio 13 accumule les faiblesses : en plus de son aspect brillant, il est également très mal contrasté. En utilisation nomade, avec des conditions lumineuses parfois délicates, cela peut se révéler très gênant.
On regrette également que HP n'ait pas poussé le côté « pro » de son ultrabook un peu plus loin : que ce soit côté logiciel, avec l'absence de la suite HP ProtectTools, ou côté matériel, avec le choix de cette dalle brillante ou encore l'absence de lecteur d'empreintes digitales. Le Toshiba Z830, qui vise lui aussi un public professionnel, dispose d'un tel dispositif et d'une dalle mate, pour un poids bien inférieur.
Reste alors la problématique du prix : le Folio 13-2000 est commercialisé autour de 1 100 euros, là où l'ultrabook de Toshiba est vendu à moins de 900 euros. Au même prix, HP propose le Folio 13-1010, qui perd la version Professionnelle de Windows (pour une version Familiale), mais aussi et surtout la puce TPM, alors que la garantie sur site et l'accès aux extensions des services professionnels HP disparaissent également. Seule la première version est donc digne d'intérêt à nos yeux. Le sera-t-elle aux vôtres ?