Comme nous vous l'annonçions en fin de semaine dernière, Intel va supprimer pas moins de 750 postes en France, sur les 950 que compte l'entreprise. Au total, ce sont 5 centres de recherche et développement qui sont touchés.
Celui d'Aix-en-Provence est le plus récent d'entre eux, puisqu'il est sous pavillon Intel depuis l'an dernier, après l'acquisition par le fondeur du portefeuille de brevets de la société Inside Secure, à l'origine de la technologie NFC (Near Field Communication). Intel prévoit aussi la fermeture du site Sophia-Antipolis, qui concevait ses modems 4G, ainsi que le site de Nantes, qui travaillait sur les outils CAO pour les circuits intégrés. Les antennes montpelliéraine et toulousaine, qui planchaient sur les logiciels mobiles, mettront également la clé sous la porte.
Seuls sont épargnés le siège à Meudon ainsi qu'un petit laboratoire à Sophia-Antipolis, qui compte une vingtaine de personnes.
Pour la société californienne, la fermeture de ces sites a pour objectif de mieux se concentrer sur le développement des puces pour les machines des centres de données et les objets connectés, le marché des ordinateurs personnels étant en plein ralentissement actuellement. Or, la moitié des ventes d'Intel concernait justement ce marché. En lançant son plan de restructuration, Intel vise à mieux se positionner sur le cloud, un marché en pleine croissance.
Alors que Intel présentait au dernier trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 7% (pour un total de 13,7 milliards de dollars), le fondeur poursuit sans sourciller son vaste plan social qui prévoit de supprimer près de 12 000 postes à travers le monde, avant mi-2017. Intel espère économiser à terme 1,4 milliard de dollars par an malgré une charge exceptionnelle immédiate, due aux licenciements, de 1,2 milliard de dollars pour le deuxième trimestre 2016. Avec à date 107 000 employés à travers le monde, Intel n'en comptera plus que 95 000 à l'issue de cette restructuration.
Évidemment, cette annonce, effectuée après une réunion extraordinaire du comité d'entreprise de la société, n'est pas vraiment du goût des syndicats : la CFE-GCG en appelle au gouvernement pour « empêcher ce désastre dans une société qui distribue plusieurs milliards de dollars de dividendes » et affirme qu'il n'acceptera pas le plan social proposé « s'il n'est pas amendé pour être au niveau des sacrifices, de la valeur intellectuelle, et du savoir-faire qui a été transféré à l'étranger ».
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