Pendant qu'une partie des Français bronze en vacances, une autre s'affaire devant un ordinateur, la souris dans une main et une tasse de café dans l'autre. Toute la journée, ils développent leur réseau social qui, ils l'espèrent, saura se tailler une petite place à côté des géants du secteur. La rédaction de Clubic a sélectionné 5 projets qu'elle vous présente au cours de la semaine.
Bertrand Besse a cofondé Muxi avec Thibaud Elzière et Quentin Nickmans. À la base, ils se rendent compte que les autres réseaux sociaux professionnels sont pas mal mais qu'il leur manque quelque chose. Par exemple, LinkedIn. Pour le jeune entrepreneur, ce célèbre réseau social « est avant tout une vitrine où les gens mettent leur CV en ligne ». Pas suffisamment interactif, ce dernier aurait besoin d'une dimension plus sociale, où les membres échangeraient vraiment. Ils imaginent alors Muxi.
Sauf que Muxi attaque la question du réseau social professionnel sous un autre angle. Le trio pense le projet non pas à partir de l'individu, mais de ce qu'ils appellent la « fraternité ». Au nombre de 40, ces différentes communautés regroupent en fait les individus par secteur d'activité : Internet, marketing, droit, agriculture, aéronautique, sport, journalisme... Pour l'heure, les professions les plus représentées sont tout de même qualifiées. D'autres verront le jour à la demande des internautes.
Lors de l'inscription, chaque nouveau membre - qui peut se loguer via LinkedIn, Facebook ou Twitter - choisit donc sa fraternité avec laquelle il pourra échanger autour de la profession, de son actualité, mais aussi proposer son CV ou chercher de nouveaux collaborateurs. Plus que ça, la plateforme doit réussir à terme à « inculquer un sentiment d'entre-aide ». Bertrand Besse dit tenir au mot « fraternité ».
Beaucoup de salariés exerçant la même profession sont pourtant isolés. Le créateur d'entreprise imagine que Muxi peut devenir le lieu où ils se réuniront, afin de mener toute action qui aurait été impossible sans cet endroit où l'on se rencontre « entre pairs ». « C'est par exemple des contrôleurs aérien qui organisent une grève », illustre l'entrepreneur.
Ensuite, l'utilisateur inscrit sur Muxi peut filtrer son fil d'actualités. S'il accède à toutes les publications de ses confrères, il peut en ajouter certains à son cercle, afin de ne suivre que leurs messages et pas ceux des autres. Un peu comme sur Twitter.
Parti aussi du constat que les forums représentaient un formidable outil d'échange pour les professionnels,le cofondateur explique que Muxi s'en inspire, la couche sociale en plus. Ainsi, les messages postés remontent dans le fil quand un membre répond à une discussion. « Par contre, ils ne remontent pas quand l'auteur alimente le sujet », prévient-il, afin d'éviter que les auteurs ne trustent le haut de la liste avec leurs posts.
Le point fort de Muxi qu'avance Bertrand Besse est aussi la préexistence de ces 40 fraternités. « Sur LinkedIn, n'importe qui peut créer un groupe, donc les gens n'ont pas forcément confiance et ne les rejoignent pas. Alors que sur Muxi, les communautés existent déjà et on sait qu'on va y trouver des confrères », décrit-il.
Pour attirer des membres, au nombre de 5 500 aujourd'hui, l'équipe de Muxi ne s'est pas encore tournée vers des ordres de métiers, des fédérations professionnelles ou des syndicats. « C'est encore trop tôt mais nous étudions la question », confie-t-il. L'autre levier est l'accès semi-public du réseau. Se réclamant plus ouvert que LinkedIn, Muxi affiche au public non inscrit le contenu de ses pages (la version bêta ne le permet pas encore).
Avant d'engranger des membres, Muxi cherche aussi à attirer des capitaux. Le projet a vu le jour en décembre 2011 poussé par la société eFounders, du serial-entrepreneur Thibault Elziere. Pas de levée de fonds initiale donc. eFounders a financé le projet à hauteur de 130 000 euros. « Je suis allé aux États-Unis début août pour rencontrer des investisseurs », indique Bertrand Besse. « En France les sociétés de capital-risque ne proposent pas de valorisation assez forte, mais nous ne fermons pas cette porte, nous regardons du côté des fonds Internet comme Kima Ventures, Isai ou Jaina Capital », poursuit l'entrepreneur.
Pour gagner de l'argent, Muxi reposera ensuite sur deux axes. Premièrement, la publicité. « Le fonctionnement communautaire permet un ciblage fin de la publicité ce qui valorisera les annonces », avance l'inventeur de Muxi. Il indique également que le coût par clic est plus intéressant sur un réseau professionnel comparé à un généraliste. L'autre piste enfin est que Muxi devienne une plateforme d'applications, mais cette idée en est encore au stade d'ébauche.
La plateforme Muxi s'est mise à jour jeudi dernier, avec la venue d'une nouvelle interface. Une application iOS est disponible depuis le début et une version Android verra le jour prochainement. L'équipe de seulement cinq personnes, complétée par un designer et un développeur, ne permet pas une évolution rapide du site, note-t-il.
Bertrand Besse mise sur le potentiel de Muxi pour le faire connaître. « Sur LinkedIn, nous avons relevé que le groupe réservé aux professionnels du secteur RH compte 691 000 personnes mais n'avait fait l'objet que de 69 publications par semaine en juin dernier ». L'entrepreneur est convaincu que son réseau a une carte à jouer.
Se rendre sur Muxi
Depuis lundi, Clubic vous a présenté BuzzleMe, le réseau social pour passer des entretiens d'embauche, Z'entreprendre, la plate-forme de crowdfunding pour toutes les entreprises, SmartPanda, la trousse à outils en ligne pour les PME ou encore Chalala, le guide d'achats social.