L'OCDE pointe, dans son dernier rapport, le manque de formation suivie par les adultes dans le monde. Un constat qui pose un véritable problème, à l'heure où le monde du travail est sur le point de subir d'importants bouleversements, liés à l'automatisation des tâches.
Cette semaine, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a présenté son dernier rapport, intitulé « Des systèmes de formation pour adultes prêts pour le futur ». Elle y déplore notamment le déficit de formation des actifs, dans un univers professionnel pourtant en pleine mutation.
Les emplois évoluent plus vite que les employés
Car l'automatisation, induite par les progrès technologiques, va avoir une influence croissante dans les prochaines années. Ainsi, l'organisation indique : « Les analyses les plus récentes donnent à penser que près d'un emploi sur sept risque d'être totalement automatisé et près de 30 % pourraient subir des transformations ». L'OCDE ne perçoit pas nécessairement ce phénomène comme une menace sur l'emploi, mais plutôt comme une opportunité pour les salariés, à condition d'évoluer avec leur métier.Et c'est là où le bât blesse. En effet, d'après l'étude de l'institution, chaque année, seuls 41 % des adultes suivent une formation. Un chiffre bien trop faible dans un tel contexte, pour l'organisme. D'autant que ce sont les salariés qui seront les plus affectés par les transformations du monde du travail qui sont les moins enclins à se former.
Parmi les raisons invoquées pour ce manque d'enthousiasme, figure le manque de temps, de soutien de la part de l'employeur, la difficulté de trouver un lieu ou des horaires adaptés, ou encore le manque de formations de qualité.
La France encore plus en retard
Dans le paysage mondial, la France ne fait pas figure d'exemple, loin de là. Dans l'Hexagone, les adultes ne sont que 32 % à suivre une formation chaque année, 9 % de moins que la moyenne mondiale.Pour augmenter ce nombre, l'OCDE recommande notamment d'avoir recours à la formation à distance. Mais là aussi, les chiffres paraissent largement insuffisants. En effet, dans les pays développés, seulement 19 % de la population active en a bénéficié. Et en France, cette proportion tombe à 6 % !
L'institution recommande donc d'allouer des moyens adaptés à la formation et d'aligner les contenus avec les besoins du marché du travail. En particulier pour les salariés dont les emplois vont être complètement remodelés par l'automatisation.
Source : La Tribune