Test HP Omen 16 Transcend : le gamer qui voulait chasser sur les terres de Razer

Avec sa robe sombre, son design dépouillé et son châssis compact, le nouvel Omen 16 Transcend semble avoir été conçu spécifiquement pour nuire à Razer, connue pour la sobriété de ses produits et leur relative compacité. Proposé par HP en marge de l'Omen 16 classique, ce PC portable s'appuie pour sa part sur une carte graphique un peu moins puissante et compense cette « lacune » par l'ajout d'une dalle Mini-LED. Voyons ce qu'il vaut dans le feu de l'action.

Ces dernières années, HP aura nettement musclé son jeu sur le terrain des PC portables gaming. Outre le lancement de ses modèles Victus, positionnés sur l'entrée de gamme, et le changement (très salutaire) de design opéré sur les modèles Omen, le constructeur américain introduisait en début d'année une version alternative de son dernier Omen 16 : le Omen 16 « Transcend ». Moins véloce que son faux jumeau sur le plan GPU, l'appareil mise en contrepartie sur une dalle Mini-LED 16:10 qui change pas mal de choses côté affichage. Du moins si l'on opte pour les modèles les mieux équipés.

Nous allons voir si avec ce produit, HP parvient à trouver un bon point d'équilibre face aux (nombreux) modèles de la concurrence équipés de fiches techniques similaires, mais avant cela, voici la fiche technique du modèle que HP France nous a fait parvenir en prêt.

Le HP Omen 16 Transcend est disponible en ligne aux environs de 1 800 euros en version IPS, avec un Core i7 et une RTX 4060. Le modèle qui nous intéresse ici est sensiblement mieux équipé (Mini-LED, Core i9 et RTX 4070), mais aussi nettement plus coûteux. Comptez un peu plus de 3 200 euros. Pour ce prix, un casque HyperX Cloud II Core Wireless est cependant offert.

Design : format bizarre, mais sobriété plaisante

Avec ses 35,6 x 26,9 centimètres, le HP Omen 16 Transcend adopte un format un peu bizarre, voire assez déroutant au premier coup d'œil, car très « carré » et relativement étroit par rapport à la plupart de ses concurrents. Ce n'est toutefois pas la première fois que nous sommes confrontés à un produit adoptant ce ratio longueur-largeur atypique, l'excellent Medion Erazer Major X20 disposait des mêmes mensurations, pratiquement au millimètre près.

Heureusement pour lui, l'Omen 16 Transcend est tout de même nettement plus fin et léger : 1,99 centimètre pour 2,1 kilos sur la balance. Cette double caractéristique le rend étonnamment agréable à transporter pour un PC portable gaming.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Il n'y a pas que la compacité du Transcend qui plaide en sa faveur. L'appareil est aussi l'un des plus sobres de sa catégorie sur le marché. En cela, il n'a pas grand-chose à envier aux modèles de chez Razer, réputés pour leur sobriété. Ici comme chez la marque aux trois serpents, pas de LED dans tous les sens ni de motifs « gamer » ou autres excentricités frôlant parfois une certaine immaturité.

On profite ainsi d'un châssis très discret. À tel point qu'il est difficile de savoir de prime abord que l'on est bien face à un monstre de puissance taillé pour s'avaler des AAA sans broncher.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Là où HP fait moins bien que son concurrent, c'est toutefois en matière d'assemblage. Car si les finitions sont tout à fait soignées sur l'Omen 16 Transcend, on ne peut pas dire que la présence de matières plastiques fasse très bonne impression pour le châssis et le cadre d'écran d'un appareil vendu, dans le cas de notre unité de prêt, à plus de 3 000 euros.

Autre petit motif de mécontentement : le clavier. Comprenons-nous bien, ce dernier est agréable à utiliser et silencieux. Sa course est suffisamment profonde compte tenu de la finesse du PC, et la précision est au rendez-vous (en dépit de touches un peu étroites auxquelles il faut s'habituer).

En réalité, ce que l'on reproche à ce clavier est ailleurs. La répartition de ses touches est mauvaise. Un peu comme sur les claviers équipés d'un pavé numérique, celui du Omen 16 Transcend est complètement décentré vers la gauche… alors qu'aucun pavé numérique n'est pourtant installé à droite. À la place de ce pavé (que nous aurions aimé trouver), beaucoup d'espace perdu et quelques touches (dont les boutons directionnels) qui se battent en duel. Une bien étrange décision.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Le trackpad est heureusement d'un bon niveau. Cliquable sur toute sa surface, ce dernier offre un bel espace de glisse malgré un toucher très plastique. Nous n'avons pas grand-chose à lui reprocher. La webcam 1080p logée au-dessus de l'écran est pour sa part de piètre qualité, a fortiori lorsque la luminosité vient à manquer. Nous apprécions en revanche l'identification faciale offerte et la possibilité de masquer, au besoin, ce capteur derrière un petit volet actionnable du bout des doigts.

Les haut-parleurs sont quant à eux satisfaisants. Enfin, pour autant qu'on puisse le dire pour un appareil gaming, ces derniers n'étant pas vraiment réputés pour la qualité de leurs speakers. Comprenez ici que le volume est suffisant pour occulter en bonne partie le bruit des ventilateurs en pleine partie. On profite par ailleurs d'aigus relativement corrects, mais les graves restent très en retrait et les médiums trop présents… comme souvent.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dernier point avant de passer à la suite : l'accès aux composants. Sur l'Omen 16 Transcend comme sur la plupart des PC portables, la chose se fait par le dessous du châssis. Ici, il faut retirer 6 petites vis cruciformes à l'aide d'un tournevis de précision. On remarque alors qu'il est possible de remplacer facilement le SSD (format M2) et les barrettes de RAM (format SO-DIMM), au même titre que la carte Modem ou la batterie. Un bon point, mais nous n'en attendions pas moins sur un PC portable de 16 pouces orienté gaming.

Écran : une dalle Mini-LED d'exception sans aucune entrave ?

Nous l'avons dit plus haut, pour son Omen 16 Transcend, HP propose de l'IPS ou du Mini-LED, au choix. Notre modèle de prêt était pour sa part doté d'une dalle Mini-LED de 16 pouces, offrant une définition QHD+ (2 560 x 1 600 pixels) et capable de monter à un maximum de 240 Hz, avec un temps de réponse de 5 millisecondes. D'après HP, cette dalle peut atteindre une luminance maximale de 1 100 nits en HDR et afficher à 100 % les couleurs du gamut DCI-P3.

Ce que l'on remarque pourtant en premier lieu, c'est l'énorme bordure au bas de cet écran. Difficile de la rater. En dépit du ratio 16:10 adopté ici, le format du châssis impose ce « gros menton » sous la dalle, et c'est assez dommage à l'heure où les modèles gaming optent progressivement pour des écrans « borderless » eux aussi. Il s'agit cela dit du seul véritable reproche que nous pourrions faire au HP Omen 16 Transcend en matière d'affichage au sens large… car pour le reste, tous les voyants sont au vert.

À l'aide de nos outils de mesure et du logiciel Calman Ultimate, nous relevons tout d'abord une luminosité maximale typique de 357,9 cd/m² et un pic de luminance de 412,6 cd/m². Notons que nous sommes ici en mesure SDR, et non HDR , et qu'un traitement antireflet efficace permet de pallier assez largement cette luminosité maximale moins impressionnante que prévu. En l'état, l'appareil est dans la moyenne pour un produit gaming haut de gamme. Mais l'on reste en deçà de ce que d'autres panneaux Mini-LED peuvent faire en SDR.

Quoi qu'il en soit, la colorimétrie est excellente, avec un Delta E fixé à 1,4 et une température des couleurs estimée à 6 515 kelvins. Dans les deux cas, il s'agit des résultats les plus flatteurs que nous ayons mesurés ces derniers mois. Pour rappel, le Delta E doit être égal ou inférieur à 3 afin de permettre une restitution fidèle des couleurs, tandis que la température de l'écran est censée approcher au plus près les 6 500 kelvins du standard vidéo. Nous sommes ici parfaitement dans les clous.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Les bonnes nouvelles continuent, avec une prise en charge à 127,6 % de l'espace de couleurs sRGB et une couverture à 93,5 % du spectre DCI-P3. C'est légèrement en dessous des 100 % annoncés par HP, mais l'on reste sur des valeurs très avantageuses. Mini-LED oblige, le contraste est pour sa part excellent, avec un ratio mesuré par nos soins à 412 572:1. De quoi nous rapprocher de ce que permet une dalle OLED.

En clair, l'écran Mini-LED du HP Omen Transcend est presque parfait. Il offre une expérience d'affichage de haute volée avec des noirs profonds, et des couleurs à la fois justes et éclatantes. S'il avait profité d'une meilleure luminance en SDR, il aurait été inattaquable, tout simplement.

Performances : un excellent rapport puissance-encombrement… mais il y a un hic

Inutile de tourner autour du pot, avec son gros Core i9-13900HX (24 cœurs et 32 threads cadencés à un maximum de 5,40 GHz, 36 Mo de cache et 55 watts de TDP), ses 32 Go de RAM (DDR5-5600 MHz) et sa RTX 4070 (130 watts), l'Omen 16 Transcend offre un très joli concentré de puissance. Compact, l'appareil souffre néanmoins d'une chauffe particulièrement notable, qui ampute malheureusement une petite partie de son potentiel.

C'est ce que l'on observe notamment en stress test CPU/GPU sur AIDA64, où l'appareil est vite rattrapé par les affres du thermal throttling et par des températures vigoureuses au bout de quelques minutes de charge intensive seulement. Côté CPU, on débute à 3,0 GHz en moyenne sur l'ensemble des cœurs, pour plafonner assez vite aux environs de 1,70 GHz seulement. Les températures observées montaient alors régulièrement à plus de 95 °C. Le GPU, quant à lui, se limitait à une température (un peu) plus raisonnable de 88 °C en pointe.

Retenez surtout qu'au toucher, le châssis est vite bouillant, principalement sur le dessous de la carlingue et sur la charnière. Clairement, on ne peut donc pas dire que l'appareil est de ceux que vous prendrez plaisir à utiliser sur les genoux. En revanche, HP épargne nos oreilles avec un système de dissipation bien audible en charge intensive, certes, mais beaucoup moins que certains concurrents de même format. Sans surprise, les ventilateurs sont par ailleurs coupés la plupart du temps en utilisation bureautique.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Dans les benchmarks comme en jeu, la prestation de l'Omen 16 Transcend reste honorable… même si l'on sent qu'il aurait pu faire mieux en maîtrisant plus efficacement ses températures. Sur Cinebench R23, son Core i9-13900HX marque 21 646 points en multi-core et 1 994 en single-core. À titre de comparaison, le Core i9-13900HX du Medion Erazer Major X20 récoltait néanmoins un score de 25 808 points en calcul multi-core, et 2 061 points en single-core sur le même outil. De quoi vous donner un ordre de grandeur.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Sur le plan GPU, et sous 3DMark Time Spy Extreme, l'Omen 16 Transcend et sa RTX 4070 (130 watts) atteignent par ailleurs un indice de 5 813 points en Graphic Score. Avec 10 watts de plus au compteur, la RTX 4070 du Medion Erazer Major X20 obtenait 5 902 points dans les mêmes conditions. Sur ce secteur, le PC de HP est donc bien placé.

Ce bon positionnement se confirme en jeu. En définition QHD+, avec l'ensemble des réglages en ultra et le ray tracing actif, Cyberpunk 2077 se maintenait à 50 FPS en moyenne, contre 74 FPS une fois le DLSS 3.0 activé avec les mêmes réglages. Sur Dying Light 2, dans les mêmes conditions, nous sommes passés à 80 FPS en moyenne sans la génération d'images DLSS. Avec elle, il était cette fois possible de monter à un peu plus de 91 FPS.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Bonne surprise enfin concernant le stockage. Le SSD M.2 de 1 To installé à bord de notre unité de prêt offrait des vitesses de transfert tout à fait respectables pour une barrette PCIe Gen 4 : 6 944,53 Mo/s en lecture, contre 5 309,29 Mo/s en écriture. Rien à redire.

Autonomie : une endurance de PC gamer, rien de plus, rien de moins

En optant pour une grosse batterie de 97 Wh (le maximum autorisé étant de 100 Wh), on ne peut pas dire que HP soit radin en matière de capacité offerte. L'Omen 16 Transcend doit néanmoins composer, comme la majorité de ses concurrents, avec des composants très gourmands en énergie, que ce soit en matière de duo CPU/GPU, ou bien d'affichage. En bout de course, l'appareil ne profite donc pas vraiment d'une autonomie ébouriffante, comme c'est le cas d'une majorité de PC portables gaming.

En dépit de la technologie NVIDIA Optimus (qui permet de basculer automatiquement entre le GPU et l'iGPU en fonction des usages pour économiser la batterie), le PC ne parvient jamais vraiment à passer le cap des 4 à 5 heures d'autonomie. Nous sommes donc dans la moyenne pour un laptop gaming, ni plus ni moins. Et ce n'est pas forcément reluisant.

La recharge se fait pour sa part au travers d'un gros bloc secteur de 280 watts, connecté à l'aide d'une prise propriétaire. Et en gros, il faut compter ici environ 2 heures pour faire le plein d'énergie à 100 %. Là encore, rien de tonitruant… mais rien d'anormal non plus sur ce type de machines.

HP Omen 16 Transcend : l'avis de Clubic

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