Nouvelle gamme au catalogue du géant coréen, le S90C affiche clairement les intentions de Samsung pour venir faire de l’ombre à ses concurrents sur les TV OLED. Déclinée en trois diagonales de 55, 65 et 77 pouces, cette série abaisse le ticket d’entrée pour profiter d’une dalle QD-OLED à un prix sensiblement similaire au LG C3, un téléviseur souvent considéré comme étant le meilleur rapport qualité/prix sur le marché de l’OLED. On fait le point avec notre test de ce Samsung TQ55S90C.

Les plus
  • De superbes couleurs en toutes circonstances
  • Belle image en SDR comme en HDR
  • Filtre antireflets efficace
  • Expérience gaming au top
Les moins
  • Peu d'évolutions par rapport au S95B
  • Système audio en retrait
  • Pas de Dolby Vision chez Samsung
  • Tizen, pas toujours fluide

Le lancement des premiers téléviseurs à utiliser les dalles QD-OLED fournies par Samsung Display l’an passé a, en quelque sorte, stimulé un marché qui était jusqu’alors largement dominé par LG. Les deux concurrents coréens ont redoublé d’efforts pour faire évoluer l’OLED, d’un côté avec des dalles boostées à la technologie MLA et diverses optimisations chez LG, et de l’autre avec le QD-OLED et sa fameuse technologie Quantum Dots chez Samsung. Comme nous l’avons vu lors de notre test du Sony A95L, cette dernière offre des images époustouflantes avec des atouts qui se paient le prix fort. Mais qu’en est-il du téléviseur OLED le plus accessible du catalogue de Samsung ?

Fiche technique Samsung S90C

Résumé
Diagonale55 pouces
Résolution d'écran3840 x 2160 pixels - 4K UHD
Technologie d'écranQD-OLED
Compatibilité HDRHLG, HDR10, HDR10+, HGiG
Puissance des haut-parleurs (watts)40
Système d'exploitationTizen
Affichage
Diagonale55 pouces
Résolution d'écran3840 x 2160 pixels - 4K UHD
Technologie d'écranQD-OLED
Processeur vidéoNeural Quantum Processor 4K
Compatibilité HDRHLG, HDR10, HDR10+, HGiG
Fréquence de rafraîchissement144Hz
Audio
Puissance des haut-parleurs (watts)40
Nombre de haut-parleurs3
Dolby AtmosOui
DTS:XNon
Connectique
Nombre de ports HDMI4
Standard HDMIHDMI 2.1
ARC / eARCARC, eARC
ALLMOui
Synchronisation dynamiqueVRR, FreeSync
Autres entrées2x USB-A, 1x composite, 1x Ethernet, 1x CI+
Autres sorties1x optique (SPDIF)
Connectivité
Système d'exploitationTizen
BluetoothOui
Wi-FiOui
Norme Wi-Fi5 (AC)
Assistant vocalBixby
ChromecastNon
Airplay 2Oui
Caracteristiques physiques
Hauteur773.5mm
Largeur1,225.4mm
Profondeur265.9mm
Poids18.2kg
Pied amovibleOui
Hauteur (sans pied)708.6mm
Largeur (sans pied)1,225.4mm
Profondeur (sans pied)39.9mm
Poids (sans pied)16.2kg
Compatibilité VESAOui
Images en sortie de carton avec le mode "Standard" © Matthieu Legouge pour Clubic

Design et connectiques : sans fausse note

Série la moins onéreuse de son catalogue de téléviseurs OLED, la gamme S90C intègre logiquement moins de raffinements que la S95C. On retrouve d’abord cette différence par l’absence du boitier One Connect, un accessoire réservé au S95C. Vous savez, il s’agit du fameux boitier qui permet de déporter toutes les connectiques afin d’obtenir un téléviseur fin sur toute sa longueur et surtout qui ne nécessite plus qu’un seul câble, ce qui facilite grandement la tâche pour avoir une installation murale propre.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Malgré cela, l’excroissance qui accueille l’électronique reste contenue, avec environ 40 mm d’épaisseur, tandis qu’elle laisse libre une grande partie de la surface arrière. C’est d’ailleurs là que l’on s’aperçoit de la finesse de la dalle OLED. De plus, le cadre étant lui aussi extrêmement fin, toute place semble laissée à l’image lorsqu’on s’installe devant le téléviseur.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Le pied central nous parait quant à lui utiliser des matériaux quelque peu bon marché. Il consiste en réalité en deux pieds bipolaires à fixer au téléviseur, pour ensuite venir y glisser une plaque qui rend le tout plus homogène au regard et apporte sans doute un surplus de stabilité. Rien de rédhibitoire puisque ce pied central fait ce qu’on lui demande, tout en permettant de placer ce téléviseur sur un meuble TV moins large que si Samsung avait utilisé deux pieds excentrés. En outre, l’espace occupé sur la profondeur est lui aussi contenu avec un peu moins de 270 mm.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Rien ne manque au S90C en matière de connectique. Le téléviseur de Samsung exploite l’HDMI 2.1 sur ses quatre ports, dont un prend en charge l’eARC, avec la possibilité de profiter du VRR et de l’ALLM et d’un affichage en 4K jusqu’à 144 Hz. Pour le reste, on retrouve un connecteur Ethernet, les habituels connecteurs antennes et satellites, une prise jack, une sortie optique numérique, ainsi que deux ports USB. Côté connectivité, le Bluetooth et le Wi-Fi sont évidemment au menu.

Tizen : une interface qui plaira aux gamers

Concernant l’interface, on retrouve le système maison de Samsung, à savoir Tizen, dans sa dernière version. Le point fort de cette interface est clairement de regrouper un grand nombre de fonctionnalités avec un accès rapide aux différents services proposés. On y trouve une bibliothèque d’application complète, même s’il y en a toujours moins qu’avec Google TV, et un fonctionnement relativement intuitif même s’il n’est pas toujours des plus fluides. Samsung se démarque également par ses propres services, notamment avec l’assistant vocal Bixby, ou encore Samsung TV Plus.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Le constructeur coréen fait surtout preuve d’ambition en matière de gaming, avec une offre qui s’étoffe au fil des mois. On profite d’abord d’une « gaming bar » bien utile lorsqu’il s’agit de jouer, à l’instar de ce que proposent désormais la plupart des marques, mais surtout d’un menu jeu qui regroupe de nombreux services tels que NVIDIA GeForce Now, Utomik, ou encore Xbox. C’est simple, il suffit de connecter une manette à son téléviseur pour commencer à jouer !

Télécommande : solaire et (ultra) minimaliste

De son côté, la télécommande nous divise. Si nous apprécions son fonctionnement sans piles avec une fonction de recharge grâce à la luminosité ambiante, elle s’avère peut-être un peu trop minimaliste pour celles et ceux qui ne seraient pas habitués à une navigation à l’aide d’aussi peu de commandes.

Heureusement, on finit par s’y faire au bout de quelques jours et à trouver nos repères au sein de l’interface. Terminons en précisant quelques fonctionnalités supplémentaires, comme la possibilité d’utiliser Amazon Alexa avec le S90C, le support d’AirPlay 2, ou encore son mode Ambient qui permet, comme son nom l’indique, de créer des ambiances relaxantes dans la pièce.

Audio : un système pas à la hauteur de l’image

Samsung recourt à un système audio 2.1 avec deux haut-parleurs et un subwoofer pour une puissance totale de 40W, le tout avec un support Dolby Atmos. Bien que ce système soit suffisant pour regarder la télévision, avec un volume assez ample, on ne peut pas dire que Samsung rivalise avec ses concurrents directs en matière de son. Les basses sont plus ou moins effacées, tandis que le son peine à se projeter et à rendre honneur aux contenus cinématographiques.

Le support de la technologie Q-Symphony est malgré tout un avantage précieux pour Samsung, qui détient ici un argument de taille pour vendre ses barres de son. Rappelons que cette technologie permet de bénéficier d’une diffusion synchronisée entre les haut-parleurs de la télé et une barre de son de la marque, une méthode qui renforce clairement les effets surround. Ce sera par ailleurs dommage de s’en priver quand on sait que les barres de sons Samsung, comme la HW-Q990C ou la HW-Q800C, comptent parmi les meilleures du marché.

Nos mesures : une image équilibrée

Comme c’est le cas dès lors que ce mode d’image est disponible sur les téléviseurs que nous testons, nous avons sélectionné le mode Filmmaker pour réaliser nos mesures à la sonde. Notons malgré tout que le mode Cinéma livre une image très proche en matière de colorimétrie, la seule différence réside dans les traitements appliqués ou non à l’image.

Après une réinitialisation du mode d’image et sans ajuster aucune valeur, nous obtenons un rendu très juste en SDR avec une balance RGB très proche de la valeur de référence, une courbe gamma légèrement inférieure à la courbe cible, mais sans grand défaut et une échelle de gris tout à fait respectée.

La colorimétrie est également excellente avec un Delta E moyen qui s’établit à 1,57. Le mode Filmmaker du S90C respecte parfaitement les nuances de peau tandis qu’aucune dérive chromatique majeure n’est à déplorer. Preuve en est que Samsung à peaufiner l’étalonnage de ses modes d’images dédiés au cinéma.

Il en va de même une fois l’HDR activé. Le Delta E moyen est alors de 1,29, seul le blanc affiche ici une dérive qui pourrait être mieux contenue. Pour le reste, la colorimétrie offerte en HDR est on ne peut plus juste.

Compatible avec les signaux HDR10, HDR10+, HDR HLG et HGiG, le S90C ne profite pas du Dolby Vision, comme c’est le cas de tous les téléviseurs Samsung. Pas vraiment d’évolution du côté des mesures en HDR par rapport au S95B de l’an passé, à savoir que le S90C reste une référence sur ce point du côté de l’OLED. Le Sony A95L propose une image globalement plus lumineuse (et supporte le Dolby Vision), ce qui rend notamment l’ABL moins impactant lorsque des images lumineuses occupent une grande surface sur l’écran. En revanche, l’écart de prix entre ces deux téléviseurs est très important !

Le S90C lisse sa courbe de luminance à partir de 50 %, pour déboucher sur un pic lumineux de 1 024 cd/m² sur une fenêtre de 10 %. Comme nous pouvons le voir avec la courbe ci-dessous, les fenêtres de plus petite taille ne gagnent que peu en luminosité, le plus haut pic constaté lors de nos mesures a atteint 1 050 cd/m². Comme c’est le cas sur tous les téléviseurs OLED, l’ABL reste agressif et fait plonger la luminosité graduellement au fur et à mesure que les hautes lumières occupent de l’espace à l’écran.

La technologie QD-OLED a permis d’accentuer le volume des couleurs affichées à l’image. Le S90C n’y fait pas exception, notamment avec une couverture colorimétrique qui atteint 85,38 % sur l’espace Rec. 2020, contre 98,11 % pour l’espace DCI-P3. On constate en revanche que le Samsung S90C fait encore une fois moins bien que le Sony A95L qui recourt à la même technologie d’affichage et parvient à couvrir plus de 89 % de l’espace Rec. 2020.

Rec. 2020
DCI-P3

Gaming : le point fort des téléviseurs Samsung ?

Comme nous l’avons vu en évoquant l’interface, Samsung offre de nombreuses options en matière de gaming pour jouer en streaming, et bien sûr aussi depuis une console ou un PC. Le mode jeu d’abord de monter jusqu’à 144 Hz en 4K (avec FreeSync, G-Sync et ALLM), et dépasser ainsi la limite de 120 Hz souvent observée chez d’autres marques. Certes, la différence est assez peu flagrante, on apprécie toutefois cette fluidité supplémentaire lorsque l’on joue depuis un PC. Du côté des mesures, l’input lag compte parmi les plus bas que nous avons mesurés sur un téléviseur, avec seulement 9,3 ms.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Il faut savoir que le téléviseur détecte automatiquement la source et identifiera donc votre PC … comme un PC, vous aurez donc le choix entre deux modes d’images (Loirsir ou Graphique) et pourrez ensuite avoir accès à des modes d’images dédiés au jeu depuis la Game Bar du mode jeu. En revanche, si vous souhaitez retrouver le rendu plus précis des modes Cinéma ou Filmmaker, il faudra reconfigurer l’entrée en Home Cinéma afin de retrouver l’intégralité du menu.

Performances et qualité d'image : du très bon, mais peu d'évolutions

© Matthieu Legouge pour Clubic

Les mesures ne remplaceront jamais le regard que nous pouvons porter à l’image et le retour d’expérience en conditions réelles. Justement, pour avoir pu tester le Sony A95L juste avant ce Samsung S90C, nous avons pu tenter d’y déceler quelques différences en matière d’affichage comme de traitements d’image. Le premier constat qui nous vient à l’esprit est que ce S90C n’a pas à rougir face au QD-OLED de Sony en ce qui concerne le rendu, dont le prix de vente est pourtant plus du double de celui du S90C.

© Matthieu Legouge pour Clubic

On profite en effet d’une image qui fourmille de détails et exploite les zones sombres comme on s’y attend d’un téléviseur OLED, grâce à un dynamisme excellent et une capacité à reproduire les hautes lumières qui émane de l’obscurité. Évidemment, on en prend plein les yeux au niveau des couleurs qui conservent tout leur attrait, même dans les hautes lumières. La succession de scènes sombres et colorées du film La couleur tombée du ciel a trouvé tout son sens sur ce S90C où l’on profite à la fois d'excellents niveaux de noirs de cette dalle et de ses couleurs vives, tout en appréciant l’éclat supplémentaire en matière de luminosité par rapport à des téléviseurs comme le LG C3.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Les sources vidéo de qualité offrent par ailleurs une image tout à fait profonde et réaliste, en revanche, on remarque tout de même la différence en matière de traitement d’image par rapport au téléviseur Sony cité précédemment. Le moteur de gestion des mouvements offre des performances louables, cependant l’effet caméscope est trop présent selon nous par défaut. Il sera préférable d’ajuster le réglage afin d’obtenir un rendu plus naturel. Ceci étant dit, ce moteur est désactivé par défaut dans le mode Filmmaker. Dans ce cas, le rendu souffre parfois de quelques saccades lors de travelling, ce qui est généralement de mise avec l’OLED en raison du temps de réponse quasi instantané des pixels. Enfin, le Neural Quantum Processor 4K de Samsung produit un upscaling remarquable. Tout dépend du mode d’image sélectionné et du réglage de ce moteur de mise à l’échelle, il peut être plus ou moins doux selon les paramètres.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Samsung produit un revêtement antireflet tout à fait efficace, sans doute l’un des meilleurs pour l’OLED. Certes, la dalle reste brillante et les reflets directs les plus importants restent visibles. En revanche, les reflets indirects sont particulièrement bien filtrés et dilués, ce qui nous permet de placer ce téléviseur dans une pièce lumineuse sans trop de problèmes.

Certes, en novembre la luminosité en provenance de l'extérieur n'est pas la même qu'en été, toujours est-il que l'antireflet de Samsung fait partie des meilleurs © Matthieu Legouge pour Clubic

Consommation électrique : dans la moyenne de l’OLED

Si la consommation d’un téléviseur reste élevée, surtout lorsque l’on parle d’OLED, le Samsung S90C parvient à se positionner dans la moyenne avec une consommation relative de 72 W/m², une valeur très proche des derniers téléviseurs OLED que nous avons testés, comme le Sony A95L et le LG OLED C3.

Samsung S90C : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Samsung ne démérite pas avec sa nouvelle série de téléviseurs. En tant que modèle le plus abordable ayant recours à la technologie QD-OLED, le S90C se place comme un excellent prétendant face à des concurrents qui, sur cette fourchette de prix, utilisent tous les dalles W-OLED de LG Display.

Certes, l’équipement du S90C est moins raffiné que celui du modèle phare de la gamme QD-OLED, à savoir le S95C. Les différences sont tout de même importantes puisque le S90C ne profite pas du boitier One Connect, dispose d’un système audio bien moins dimensionné et ne montre que peu d’évolution sur l’image, notamment avec un pic lumineux qui stagne en comparaison avec le modèle de l’an passé.

Passé cela et les quelques faiblesses que l’on peut trouver à ce téléviseur, il faut avouer que le S90C a de nombreux atouts pour faire de lui l’un des meilleurs rapport qualité/prix sur le marché de l’OLED, au coude à coude avec le LG C3. Le réalisme de l’image, les couleurs, l’étalonnage, le très bon rendu HDR, s’ajoutent aux multiples fonctionnalités et aussi à une expérience des plus qualitatives en matière de gaming. Enfin, Samsung peut se targuer de disposer d’un des meilleurs traitements antireflets sur une dalle OLED, ce qui n’est pas rien !

Les plus
  • De superbes couleurs en toutes circonstances
  • Belle image en SDR comme en HDR
  • Filtre antireflets efficace
  • Expérience gaming au top
Les moins
  • Peu d'évolutions par rapport au S95B
  • Système audio en retrait
  • Pas de Dolby Vision chez Samsung
  • Tizen, pas toujours fluide
Sous-notes
Qualité d'image
9
Design et ergonomie
8
Jeux vidéo
10
Audio
6
Système d'exploitation
7

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.