800 à 1300 euros, c’est la fourchette de prix habituelle pour un PC portable gaming entrée de gamme. Avec son Crawler E30e, Erazer ambitionne de proposer une expérience de jeu décente en 1080p pour tout juste 500 euros. Voyons si, à ce prix, la marque (qui dépend de Medion , propriété de Lenovo) parvient quand même à délivrer une machine digne d’intérêt.
Annoncé cet automne et lancé dans la foulée, l’Erazer Crawler E30e est l’un des petits frères de l’Erazer Crawler E40 que nous testions il y a quelques mois. Pour proposer un prix de départ de 500 euros, l’appareil est toutefois contraint à de sérieux compromis. Les principaux étant le recourt à une dalle Full HD 60 Hz « seulement », mais aussi l’utilisation de composants d’ancienne génération.
- Permet de jouer en Full HD à très bas prix
- Écran honnête
- Clavier meilleur que prévu
- Bonne évolutivité (RAM et SSD changeables, emplacement M.2 libre)
- La RTX 2050 vite poussive
- Webcam atroce, haut-parleurs exécrables, trackpad raté
- Modèle à 500 euros livré sans système d’exploitation
- La batterie trop petite (3 à 4 heures d’autonomie max)
Il faut ainsi se contenter d’un processeur milieu de gamme Intel « Alder Lake » (12ème génération) et d’une RTX 2050 (basée sur l’architecture « Ampère », introduite en 2020). Autre contrainte, et pas des moindres, la version la plus abordable de l’appareil est livrée sans OS. Il faudra donc acheter une clé Windows 11 pour pouvoir en tirer quelque chose, ou y installer Linux si vous vous sentez d’humeur aventurière.
Notez enfin que pour être commercialisé à 500 euros, l’Erazer E30e se restreint par défaut à 8 Go de mémoire vive sur une seule barrette. L’installation d’une barrette supplémentaire de 8 Go sera donc nécessaire pour profiter du dual-channel et de meilleures performances.
Ces précisions étant faites, voici la fiche technique complète du modèle que Medion France nous a fait parvenir en prêt :
Fiche technique Medion Erazer Crawler E30e
Processeur | Intel Core i5-12450H |
Taille de la mémoire | 16Go |
Carte graphique | Nvidia GeForce RTX 2050 |
Mémoire vidéo | 4Go |
Taille de l'écran | 15.6 pouces |
Taux de rafraîchissement | 144Hz |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Processeur | Intel Core i5-12450H |
Type de processeur | 8 coeurs / 16 threads, jusqu'à 4.4 Ghz |
Fréquence du processeur | 2GHz |
Finesse de gravure | 10nm |
Taille de la mémoire | 16Go |
Type de mémoire | DDR4 |
Fréquence(s) Mémoire | 3,200MHz |
Nombre de barrettes | 2 |
Carte graphique | Nvidia GeForce RTX 2050 |
Max-Q | Oui |
Mémoire vidéo | 4Go |
VR Ready (réalité virtuelle) | Non |
Type mémoire vidéo | GDDR6 |
Taille de l'écran | 15.6 pouces |
Taux de rafraîchissement | 144Hz |
Type de dalle | Dalle IPS |
Type d'écran | LED |
Résolution d'écran | Full HD |
Format de l'écran | 16/9 |
Dalle mate / antireflet | Oui |
NVIDIA G-SYNC | Non |
Écran tactile | Non |
Configuration disque(s) | SSD |
Disque principal | 512 Go |
Lecteur optique | Aucun |
Emplacement mSATA/M.2 | M.2 (libre), M.2 (occupé) |
Lecteur de carte mémoire | Micro SD |
Connectiques disponibles | Ethernet - RJ45 Femelle, USB 2.0, USB 3.2, Jack 3,5mm Femelle Stéréo, HDMI 2.0, USB 3.2 Type C |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 6 |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5.2 |
Webcam | Oui |
Haut-parleurs | Intégrés |
Clavier | Azerty |
Clavier rétroéclairé | Oui - RGB |
Pavé numérique | Oui |
Lecteur d'empreinte digitale | Non |
Épaisseur | 2.8cm |
Longueur | 36cm |
Largeur | 24cm |
Poids | 2kg |
Destiné aux joueurs occasionnels, l'Erazer Crawler E30e est vendu, nous l’avons dit, à partir de 500 euros en ligne. Si vous souhaitez passer d’office sur une configuration plus performante, une version Crawler E30 (sans le « e ») est disponible, cette fois à 999 euros. Elle embarque pour sa part un écran 144 Hz, un Core i5 de 13ème génération, 16 Go de RAM et une RTX 4050.
Design : rudimentaire, mais meilleur qu’on l’imaginait
Qu’on se le dise, l’Erazer Crawler E30e est loin d’être un produit d’exception sur le plan du design. L’appareil se contente d’une conception tout ce qu’il y a de plus rudimentaire, de finitions basiques et d’un look totalement générique que l’on retrouve sur de nombreuses machines d'entrée de gamme. Rien d’anormal ici, nous sommes sur un produit très abordable qui vise avant tout à limiter les coûts.
Erazer mise donc sur un châssis noir assez fade, entièrement construit en plastique. Cela étant dit, l’engin a au moins l’avantage de ne pas être lourd ou trop encombrant (avec 36 x 24 x 2.8 cm pour 2 kg seulement, il est plutôt dans la moyenne basse pour un laptop gaming) et de ne pas être tape à l’œil. Il pourra facilement être utilisé par les joueurs occasionnels souhaitant éviter les looks « gamers » trop exubérants.
On regrette par contre que le rétroéclairage (pas totalement RGB) du clavier ne permette pas d’adopter la couleur blanche. Impossible d’ailleurs de compter sur des effets de couleur ou des animations quelconques. On peut simplement choisir entre plusieurs couleurs appliquées uniformément sur l’ensemble des touches. Ce n’est pas un problème sur un produit aussi abordable, mais il nous fallait quand même le préciser.
Puisqu’on parle du clavier, continuons sur cette lancée. En la matière, Erazer table sur une disposition plus axée bureautique que gaming. Il est possible de configurer des macros depuis le « Control Center » préinstallé, mais l’on sent bien que cette fonction a été implémentée de manière artificielle. Les utilisateurs travaillant sur tableur seront toutefois heureux de constater qu’un pavé numérique est présent, et les autres apprécieront sans doute la profondeur de course des touches, ainsi que le relatif silence de la saisie. Dans l’ensemble, et en dépit de touches un peu étroites, le clavier de notre Crawler E30e est loin d’être mauvais. Il s’agit même d’une assez bonne surprise à ce niveau de prix.
On ne peut malheureusement pas en dire autant du trackpad (assez piteux avec son manque de précision et ses coins qui s’enfoncent trop), des haut-parleurs (proprement ignobles, avec des aigus stridents et une totale absence de graves) ou de la webcam 720p (médiocre, car même avec de bonnes conditions d’éclairage, elle donne l’impression d’avoir été conçue au début des années 2000). Clairement, Medion a été obligé de faire des compromis ici, au même titre que sur les connectiques.
Car si le panel de connectiques est plutôt généreux en nombre, il est assez décevant en « qualité ». On retrouve en effet un port USB-A 2.0, un port USB-A 3.2 Gen 1, deux ports USB-C 3.2 Gen2, une sortie Mini DisplayPort 1.4, une sortie HDMI, une prise casque jack 3,5mm, une prise RJ-45, et un lecteur de carte MicroSD.
C’est bien, mais ce que l’on retient ici, c’est qu’il n’y a pas de Thunderbolt 4 (logique vu le prix et la configuration embarquée), qu’on se limite à un lecteur MicroSD qui ne servira probablement pas à grand monde (tandis qu’un port SD pleine taille aurait été plus que bienvenu), que la sortie HDMI n’est pas 2.1 (pas surprenant là non plus) et qu’on doit composer avec une prise USB 2.0 qui n’a plus sa place sur un produit lancé en 2023.
L’Erazer Crawler E30e est par contre bien pensé en interne. Une fois la plaque inférieure du châssis retirée, on se rend effectivement compte qu’il est possible d’ajouter de la mémoire vive (via des barrettes SO-DIMM), de remplacer facilement la batterie ou encore le SSD. Mieux encore, un emplacement M2 est même laissé vacant pour ajouter un second SSD au besoin. L’évolutivité est donc plutôt bonne ici.
Écran : honnête, en dépit d’une calibration abjecte
Pas de fioriture en matière d’affichage sur l’Erazer Crawler E30e, mais un bon rapport équipement / prix dans l’ensemble. Medion parvient d'ailleurs à ajouter à certaines variantes (dont celle que nous avons reçu en prêt) une dalle IPS Full HD de 15,6 pouces capable de monter à 144 Hz (contre 60 Hz sur le modèle de base). On arguera que cette fréquence d’affichage ne sera pas souvent exploitée avec une simple RTX 2050, mais on apprécie tout de même l’effort.
Cette dalle BOE a néanmoins pour gros inconvénient d’avoir été calibrée avec les pieds. Par défaut, le DeltaE monte en effet à une valeur de 4,1, tandis que la température des couleurs s’envole à pas moins de 7891 kelvins. Un record parmi les PC portables gaming testés sur Clubic en 2023. En clair, les couleurs ne sont pas fidèles, et les images affichées apparaissent très bleues. Un problème dont on s’aperçoit même sans sonde et logiciel de mesure. La chose saute littéralement aux yeux.
Carton jaune, donc, pour Erazer qui aurait clairement pu faire mieux sur ce point sans que ça ne lui coûte quoi que ce soit de plus. Heureusement, il est possible d’appliquer un filtre « anti-lumière bleue » depuis l’utilitaire d’Erazer. Sans faire de miracles, ce réglage permet quand même de rectifier un petit peu le tir. C’est toujours ça de pris.
On regrette pour le reste que la luminosité de cet écran LCD ne soit pas plus importante. En l’état, l’écran de notre Crawler E30e grimpe difficilement à 277 cd/m2 au maximum. Il faudra donc veiller à éviter les pièces lumineuses pour jouer dans de bonnes conditions, tandis qu’une utilisation en extérieur est proscrite en l’état. Le contraste, limité à 1231:1, est pour sa part honnête pour un produit à 500 euros.
Performances : un PC qui voyage léger
Pour réduire les coûts, Medion se restreint à une fiche technique modeste pour un PC gamer, au point d’approcher en réalité celle que l’on trouverait à bord d’un PC portable voué plutôt au multimédia avancé. On profite donc bien d’une carte graphique dédiée, mais entrée de gamme, couplée à un processeur Intel d’ancienne génération (« Alder Lake », que l’on trouvait sur les appareils lancés en 2022).
Comme évoqué plus haut, les moutures les plus abordables de l’Erazer Crawler E30e se limitent d’ailleurs à 8 Go de RAM seulement, sur une seule barrette, ce qui empêche le « Dual Channel » — et donc le surplus de performances que ce dispositif permet. Heureusement, ce n’est pas le cas de notre modèle de prêt.
L’unité que nous a fait parvenir Medion est en effet dotée d’un Core i5-12450H (8 coeurs et 12 threads cadencés à un maximum de 4,40 GHz, 12 Mo de cache et 45 W de TDP), épaulé de 16 Go de RAM en DDR4 à 3200 MHz, et d’une GeForce RTX 2050… véritable « petit Poucet » de la gamme mobile Nvidia. Cette dernière se base sur les moutures les plus modestes des GPUs « Ampère » lancés en 2020. Avec cette petite puce à bord, il vaut donc mieux ménager ses attentes, même si jouer en 1080p est théoriquement à sa portée. Voyons ce qu’il en est concrètement.
Commençons par un indice de performances général, avec les résultats obtenus sur 3D Mark Time Spy Extreme. Sur ce benchmark, la petite RTX 2050 de notre Crawler glane 1 895 points en score global et 1 748 points en indice GPU. Pour comparaison, la RTX 2050 du Honor MagicBook 14 récoltait 1 716 points en score graphique sur le même utilitaire, tandis que la GTX 1650 MaxQ du HP Victus 15 se limitait pour sa part à un score GPU de 1507 point. Même restreinte à un TGP anémique de 45 W sur le MSI Cyborg 15, la RTX 4060 reste toutefois loin devant avec score graphique de 3 464 points sur le même outil. Nous sommes prévenus.
Pour faire court, jouer en 1080p avec la RTX 2050 est possible, mais uniquement à condition d’accepter de (gros) compromis en termes de réglages graphiques. Oubliez ainsi le ray-tracing dans la vaste majorité des cas… et privilégiez les pré-réglages faibles ou moyens sur les jeux les plus gourmands.
Ces précisions étant faites, Cyberpunk 2077 parvient à être animé à une moyenne de 61 FPS avec le préréglage « Steam Deck ». Le titre perd alors sérieusement de sa superbe mais se montre tout à fait jouable en dépit de quelques baisses de framerate occasionnelles. Sur Dying Light 2, le bilan est également mitigé, car si l’adoption du niveau de réglage « élevé » est cette fois possible… on se limite à une moyenne de 36 FPS en jeu. Pas de secret, la RTX 2050 est clairement poussive sur les AAA. Avec elle, il faudra soit se contenter de peu ; soit se limiter à des jeux plus anciens, ou à des titres « compétitifs » moins gourmands en ressources.
Quid du CPU ? Sur ce plan, l’Erazer Crawler E30e fait plutôt bonne impression. En misant sur une puce lancée il y a presque deux ans, l’appareil ne fait pas de folie, mais il permet une bonne marge de manœuvre dans l’ensemble.
Sur Cinebench R23, le Core i5-12450H de notre modèle de prêt obtient ainsi 10 173 points en calcul multi-core, contre 1 640 points en single-core. À titre de comparaison, le même CPU faisait un peu moins bien sur le MSI Cyborg 15, avec 9 632 points en multi-core sous CineBench R23, contre 1 616 points en calcul single-core tandis que chez la concurrence, l’AMD Ryzen 7 7735HS (plus haut de gamme), montait pour sa part à 13 864 points en indice multi-core et 1 512 points en calcul single-core, cette fois sur l’ASUS TUF Gaming A16 2023.
On ne peut toutefois pas s’empêcher de penser que notre Core i5 aurait pu faire encore mieux s’il avait été appuyé par un système de dissipation plus efficace. Nos tests mettent en effet en évidence un thermal-throttling important sur le CPU, au point de brider (en partie) les capacités de la puce… sans pour autant parvenir à contenir la chauffe autant qu’on l’aurait aimé : tablez 90 degrés minimum en usage intensif malgré l'activation des ventilateurs à leur plein régime. Heureusement, cette chaleur n’est que très peu ressentie au niveau du châssis, et le bruit de la dissipation, même poussée dans ses derniers retranchements, reste tolérable.
Dernier point avant de passer à la suite : les performances du SSD. Nous relevons ici 3359,57 points en lecture et 1946,30 points en écriture sur CrystalDiskMark. Nous sommes sur des valeurs typiques pour un SSD abordable et d’ancienne génération.
Autonomie : vous n’attendiez rien ? Vous serez quand même déçus
L’Erazer Crawler E30e sacrifie son autonomie sans sourciller en embarquant une toute petite batterie de 54 Wh. Pour contexte, il s’agit d’une capacité que l’on trouve habituellement sur les ultraportables de 13 ou 14 pouces, équipés de processeurs à basse, voire très basse consommation. Ici, cette modeste batterie doit alimenter un « gros » processeur Intel de 45 W et le cas échéant une carte graphique dédiée. Autant dire que même en veillant à activer l’économie d’énergie depuis les réglages, la messe est vite dite.
En lecture vidéo, avec la luminosité de l’écran poussée à 100%, le mode « meilleure efficacité énergétique » activé depuis les réglages, le rétroéclairage coupé et un casque branché, nous n’avons pas réussi à dépasser les 3 heures 15 minutes sur batterie… et il n’est pas tellement possible d’aller plus loin en la matière.
La recharge se fait pour sa part en un peu moins de 1 heure et 30 minutes sur secteur à l’aide d’un bloc secteur de 120 W.
Erazer Crawler E30e : l’avis de Clubic
Lancer un PC portable gamer à 500 euros est-il une bonne idée ? Si les compromis sont nombreux pour parvenir à un prix aussi bas (pas d’OS préinstallé, fiche technique limitée, autonomie très réduite…) on peut dire qu’Erazer a au moins tenu son pari, en réussissant à nous faire jouer, sur son Crawler E30e, en 1080p, dans des conditions décentes à défaut d’être optimales.
Si vous êtes un joueur occasionnel au budget limité, plus intéressé par des parties ponctuelles sur Overwatch ou Fortnite, que par de longues sessions sur Cyberpunk 2077… ou si vous cherchez plus prosaïquement un PC portable gamer (très) abordable pour un adolescent qui saura se contenter de peu, l’appareil est peut-être le produit qu’il vous faut.
- Permet de jouer en Full HD à très bas prix
- Écran honnête
- Clavier meilleur que prévu
- Bonne évolutivité (RAM et SSD changeables, emplacement M.2 libre)
- La RTX 2050 vite poussive
- Webcam atroce, haut-parleurs exécrables, trackpad raté
- Modèle à 500 euros livré sans système d’exploitation
- La batterie trop petite (3 à 4 heures d’autonomie max)
Concurrence : quelles alternatives au Medion Erazer Crawler E30e ?
- Le prix
- La connectique complète
- Des performances correctes en 1080p (pour le prix)
- Chauffe assez bien maîtrisée dans l’ensemble
- Qualité d’affichage exécrable
- Les limites de la GTX 1650 de plus en plus visibles
- Les ventilateurs actifs pratiquement tout le temps
- Un design sobre, certes, mais quand même un peu barbant
- Autonomie anecdotique
- Les performances du tandem Ryzen 7 4800H / RTX 2060
- Une machine bien conçue, au clavier plaisant
- Un bon rapport équipement / prix
- Emplacements M2 et SATA vacants pour ajouter du stockage
- Un écran qu''on a hâte d''oublier
- Système de refroidissement bruyant
- Webcam piteuse