Déjà respectée comme l’une des agences spatiales les plus ambitieuses, l’ISRO a reçu l’autorisation du gouvernement indien pour accélérer ses projets. En particulier, le programme habité Gaganyaan, qui doit encore faire ses preuves, sera renforcé jusqu’à la création d’une station spatiale orbitale. Et ce n’est pas tout !
Bien qu’encore jeune, l’agence spatiale indienne (l’ISRO) a écrit ses plus grands succès au cours de la dernière décennie, sous la présidence de N. Modi. Ce dernier s’appuie sur un programme spatial ambitieux… Parfois trop, comme lorsqu’il avait annoncé le premier vol spatial habité depuis l’Inde pour les 50 ans du pays en engageant le programme Gaganyaan.
L’anniversaire est passé, mais la volonté est toujours là, et l’année dernière l’ISRO a rayonné dans le monde entier en réussissant l’éclatant atterrissage de la mission Chandrayaan-3 (et son petit rover Pragyan) sur la Lune. N. Modi, réélu Premier ministre, et son gouvernement ont annoncé en ce mois de septembre une nouvelle étape dans l’expansion du programme spatial national.
L’astronautique en fête
Le premier sujet couvre avant tout le programme habité, Gaganyaan. La première mission de la capsule autour de la Terre, sans astronaute, est attendue pour l’hiver prochain. Ce n’est encore que le début, il devrait y avoir deux essais avant un premier décollage de deux pilotes astronautes indiens depuis le centre spatial Satish Dhawan. La suite du programme était plus floue, jusqu’à ce mois de septembre. À présent, Gaganyaan est étendu : il couvre 8 missions, dont 4 d’ici 2026, et 4 entre 2026 et 2028, avec l’objectif à cet horizon de déployer en orbite le tout premier module de la future station spatiale indienne habitée, BAS (Bharatiya Antariksha Station).
Un objectif très ambitieux avec un calendrier qui va sans doute glisser progressivement vers 2030, mais dont l’intention est claire. Gaganyaan est un programme pérenne et structurant pour le programme spatial indien. Idéalement, la décennie 2030-2040 sera ensuite dédiée à des efforts pour construire la station spatiale BAS et envoyer le premier Indien vers la Lune avec un véhicule de l’ISRO.
La Lune et Venus comme priorité
Outre le programme habité, l’ISRO va recevoir d’autres moyens pour des missions d’exploration à moyen terme. Le programme lunaire Chandrayaan va bel et bien se poursuivre avec une tentative pour se poser sur la surface afin d’y récolter des échantillons et de les ramener sur Terre. La mission va s’articuler en deux décollages, un premier pour envoyer la plateforme lunaire, l’outil de récolte et le petit véhicule qui va décoller de la surface, et un deuxième pour ramener les échantillons vers l’Inde.
Cette mission, lorsqu’elle décollera, sera la plus chère jamais envoyée par l’Inde (hors astronautique) avec un montant de 250 millions de dollars à elle toute seule. Mais ce n’est pas tout, il est également question d’un orbiteur de Vénus, VOM (Venus Orbiter Mission), un projet maintes fois évoqué et repoussé faute de fonds suffisants… Cette fois, le gouvernement accepte, et l’ISRO va pouvoir se mettre au travail. Objectif ? Là encore, 2028.
Et des fusées ? Oui, aussi
Pour finir, le secteur des lanceurs n’est pas en reste. Bien que l’Inde ait entamé une longue transition en 2020 pour stimuler son secteur privé et faire baisser ses coûts (cela s’est traduit pour l’instant par une baisse du nombre de tentatives vers l’orbite), l’innovation ne doit pas marquer le pas. L’industrie locale va ainsi travailler à l’amélioration du lanceur GSLV Mk 3, ou LVM3, pour les prochains projets astronautiques, mais aussi concevoir une fusée beaucoup plus grande avec une capacité triple, pour seulement 50 % plus cher… Ce sera un véritable test pour l’avancée technologique du secteur indien, puisque cette fusée NGLV sera partiellement réutilisable.
Source : Space news