Test Acer Aspire Vero 15 (2023) : le PC "écolo" d’Acer s'est-il amélioré ?

Acer nous a confié la toute nouvelle version de son Aspire Vero 15, un PC portable plus « écolo » que la moyenne, déjà connu de nos services.
Testé par nos soins en 2022, l’appareil ne nous avait convaincus qu’à moitié, en dépit de quelques beaux arguments à faire valoir. Voyons si la nouvelle mouture de l’engin corrige suffisamment le tir sur ce qui n’allait pas.

Soucieux de commercialiser des PC portables moins néfastes pour l’environnement, Acer lançait il y a quelques années sa gamme Aspire Vero. Cette dernière perdure jusqu’à aujourd’hui avec une démarche relativement intègre, et l’objectif de réduire autant que possible son empreinte carbone.

Acer France nous a fait parvenir le dernier fer de lance de cette gamme : l’Aspire Vero 15 cuvée 2023, qui peaufine la formule tout en cherchant à corriger certains points irritants du modèle 2022, testé par nos soins l’hiver dernier. Nous allons voir que le Vero 15 s’est en effet bonifié, mais avant toute chose, voici la fiche technique complète de notre modèle de prêt.

L’Acer Aspire Vero 15 modèle 2023 est disponible en France à partir de 899 euros. Le modèle le plus courant sur le Net à l’heure où nous rédigeons ces lignes est une version proche de notre unité de test, mais avec un processeur un peu moins rapide (le Core i5-1335U). Il se monnaye à 1 000 euros. Notre version, équipée d’un Core i7-1355U, monte pour sa part aux environs de 1 200 euros. Notez enfin qu’un modèle de 14 pouces existe aussi, cette fois aux environs de 750 euros sur le Web.

Design : du mieux… et du moins bien (adieu le changement de RAM)


Pour ce nouveau modèle, Acer laisse le choix entre 5 coloris au total (bleu, fer, gris, noir et vert). Le modèle que nous testons est vêtu d’un châssis en « Vert cyprès », qui a le mérite d’être original (rares sont les PC portables à arborer du vert aussi fièrement), mais aussi de trancher avec le coloris gris un peu tristounet que nous connaissions jusqu’à présent sur le Vero 15. Bref, le parti pris d’Acer est fort bienvenu, mais pour le reste, rien ne change ou presque par rapport au modèle 2022. Du moins à première vue.

Acer livre de nouveau son laptop « écolo » dans un emballage entièrement en carton, affichant un taux de 90 % de papier recyclé selon le constructeur. La marque s’est aussi améliorée sur l’utilisation des plastiques recyclés dans le châssis de son nouveau Vero 15. Cette année, on passe en effet à 40 % en tout, contre 30 % seulement l’année dernière. On est encore loin des seuils que nous aimerions idéalement trouver ici, mais la progression n’en est pas moins notable.

Comme son prédécesseur, l’Aspire Vero 15 2023 fait par ailleurs l’impasse sur la majorité des peintures et stickers utilisés par les PC portables plus « conventionnels ». À la place, les logos « Acer » et « Aspire Vero » sont une nouvelle fois moulés directement dans le plastique du châssis. On retrouve par ailleurs un pavé tactile entièrement composé de plastiques collectés dans les océans, et 50% de matières plastiques recyclées pour le bloc d’alimentation, le cadre d’écran et les touches du clavier. Par rapport au modèle 2022, Acer explique enfin avoir réussi à utiliser 52 % de matériaux en moins pour la fabrication des circuits imprimés.

Ce gain est permis par une réduction drastique de la taille de la carte mère… mais se fait malheureusement au détriment d’un des gros points forts du modèle 2022 : l’évolutivité. Car si les composants restent faciles d’accès sur notre nouveau Vero, et que l’on peut remplacer aisément le SSD, les haut-parleurs, la batterie et le modem Wi-Fi ; la mémoire vive est désormais soudée à la carte mère. L’an passé, elle se présentait sous la forme de barrettes SO-DIMM, qui pouvaient être changées au besoin, améliorant ainsi le potentiel de l’Aspire Vero 15 sur le long terme.

Quoi qu’il en soit, avec 35,9 x 23,6 x 1,79 cm pour 1,74 kg, notre modèle 2023 conserve (à quelques millimètres et grammes près) les mensurations de son prédécesseur. Il est par ailleurs doté des mêmes qualités et des mêmes défauts en matière de conception et de finitions. La qualité d’assemblage reste donc rustique pour une machine avoisinant les 1 000 euros. Et même si la démarche d’Acer quant à l’utilisation de matériaux recyclés est louable, l’esthétique du produit n’est pas nécessairement un atout à proprement parler.

Comme l’an passé, il faut par contre reconnaître que l’appareil est d'une manière générale robuste (en dépit d’un cadre d’écran beaucoup trop souple), qu’il ne craint pas tellement les rayures, et qu’il ne marque jamais les traces de doigts. En raison des matériaux utilisés pour sa fabrication, le châssis conserve, en effet, un rendu quasiment « cartonné », très agréable au toucher, et fort pratique pour éviter les traces.

Côté clavier, on reste également sur quelque chose de satisfaisant. Les touches sont confortables, la profondeur de course est correcte et le rebond bien ferme. La frappe est donc rapide et précise, même si l’on aurait aimé plus de silence : le cliquetis des touches étant particulièrement audible. On apprécie néanmoins la présence d’un pavé numérique, et celle d’un système de rétroéclairage sur deux niveaux. Ce pavé tactile est pour sa part correct. Suffisamment grand, il s’avère agréable à l’utilisation et plutôt précis en dépit de clics appuyés assez « balourds ».

Acer a enfin veillé à maintenir la même webcam 1440p au-dessus de l’écran. Cette dernière offre une qualité d’image convaincante dans la majorité des cas. L’Aspire Vero 15 dispose ainsi d’une caméra nettement supérieure à la moyenne des PC portables. Le constructeur taïwanais nous confronte par contre, une nouvelle fois, à un lecteur d’empreintes digitales pas très bien placé (dans le coin supérieur gauche du pavé tactile) et souvent capricieux. Croisons les doigts pour qu’il soit amélioré l’année prochaine.

Avec deux ports USB-C Thunderbolt 4, deux ports USB-A 3.2 Gen 1, une sortie HDMI 2.1, et une prise casque, les connectiques sont pour leur part nombreuses sur le Vero 15. On ne manque de rien ici, et l’on note par ailleurs l’évolution de la disposition des ports USB-C. Ces derniers sont maintenant plus faciles d’accès pour la recharge. C’est une très bonne chose.

Dernier point, Acer se sent malheureusement obligé d’ajouter une tripotée d’applications et logiciels préinstallés (McAffee, Booking, Evernote, Dropbox…) à son produit. Une pratique plus que déplaisante que nous aimerions voir disparaître tant elle nuit à l’expérience, surtout lors des premiers démarrages. Heureusement, tout ce beau monde peut être désinstallé… pour peu qu’on s’accorde une dizaine de minutes pour le faire.

Écran : des bordures vieillottes, certes, mais une dalle IPS efficace ?

Notre modèle de prêt est équipé d’un écran IPS Full HD de 15,6 pouces, au format 16:9. Cette dalle LCD, fabriquée par AU Optronics, se limite à 60 Hz, mais couvre d’après Acer 100 % du spectre sRGB. Voyons ce qu’il en est réellement avec notre sonde et le logiciel de mesures Calman Ultimate.

Nous relevons en premier lieu un pic de luminosité de 412 cd/m2 et un contraste de 1632:1. Cet écran s’avère donc suffisamment lumineux dans la plupart des situations courantes, et profite par ailleurs d’un traitement anti-reflets convaincant pour limiter la casse en extérieur, ou dans les environnements très éclairés. Le contraste est, pour sa part, dans la moyenne haute pour une dalle IPS. Nous n’avons pas grand-chose à reprocher à l’écran de notre Vero sur ce point.

Comme promis par Acer, la couverture de l’espace sRGB est assurée à hauteur de 99,7 % d’après nos outils, mais malheureusement, le spectre DCI-P3 n’est couvert ici qu’à 72,1 % seulement.

Côté calibration, Acer fait quelques petits écarts. La température des couleurs atteint les 6667 kelvins en lieu et place des 6500 kelvins que nous devrions idéalement attendre. Les couleurs sont donc un peu trop froides par défaut. Le DeltaE grimpe pour sa part à 3,7. Idéalement, avec un écran parfaitement calibré, nous serions sur une valeur égale ou inférieure à 3. En clair, la dalle IPS de l’Aspire Vero aurait mérité un calibrage plus pointilleux… même si en l’état, les valeurs que nous observons n’ont rien de catastrophique non plus.

Pour faire court, l’expérience d’affichage proposée par l’appareil est loin d’être mauvaise. Acer ne se moque pas des utilisateurs, mais les limite en revanche à une définition Full HD juste correcte pour une diagonale de 15,6 pouces, ainsi qu’à un ratio 16:9 clairement dépassé. C’est à vrai dire le principal défaut de cet écran, qui s’entoure par conséquent de larges bordures d’un autre temps.

Performances : tout ce qu’il faut où il faut

L’Acer Aspire Vero 15 2023 est armé par les derniers processeurs à basse consommation d’Intel. Notre modèle de prêt est ainsi doté d’un Intel Core i7-1355U (10 cœurs/12 threads cadencés à un maximum de 5,00 GHz, 12 Mo de cache et 15 W d’enveloppe thermique) comprenant une partie graphique Iris Xe (96 unités d’exécution à 1,30 GHz). Dans le cas présent, cette puce « Raptor Lake » est couplée à 16 Go de mémoire vive en LPDDR5X et développe un niveau de performance avantageux dans l’ensemble.

Sur Cinebench R23, notre Core i7-1355U parvient en effet à glaner 7 367 points en calcul multi-core et 1 739 points en single-core. Un bon score, même si l’on sait que cette puce est capable de faire encore mieux. Sur l’ASUS Zenbook S13 OLED 2023, le même processeur récoltait en effet 7 960 points en multi-core, contre 1 827 points en single-core sur Cinebench R23. Du côté d’AMD, le Ryzen 7 7735U obtenait pour sa part 1 506 points en single-core, et 11 961 points en multi-core sur l’ASUS Zenbook 15 OLED 2023, notamment grâce à son plus grand nombre de threads. La puce Apple M2 du MacBook Air 15 affichait quant à elle 7 943 points en multi-core, contre 1595 points en single-core.

On notera par ailleurs qu’au jeu des comparaisons, notre Vero 15 2023 régresse légèrement face à son prédécesseur. Avec son Core i7-1255U, ce dernier affichait effectivement 7 452 points en calcul multi-core et 1 740 points en single-core.

Que faut-il retenir ? Eh bien qu’avec son Vero 15, Acer a privilégié le silence aux performances débridées. L’appareil a effectivement l’avantage de ne pas souffrir de la chauffe bien longtemps… et de ne jamais déchaîner ses deux ventilateurs (ils sont d’ailleurs coupés la plupart du temps). Au toucher, lors d’une charge CPU prolongée, on ne peut d’ailleurs pas dire que la chauffe est réellement perceptible. Sur les endroits où la chaleur est souvent la plus notable (grilles d’aération, charnière…), le châssis est juste tiède, et ce en dépit de ventilateurs peu sollicités. Un miracle ? Pas vraiment. L’explication est à chercher du côté des fréquences appliquées au processeur.

En début de stress test sur AIDA 64 nous sommes en effet à 3,80 GHz en moyenne sur l’ensemble des cœurs. Les températures s’envolent alors à plus de 95 degrés sur le CPU et le thermal throttling monte en flèche, du moins pendant quelques instants. Très vite, et avant que la chauffe ne s’installe réellement, la cadence du processeur est abaissée automatiquement aux environs de 2,70 GHz, laissant alors les températures retomber rapidement sous la barre des 75 degrés pour y rester.

Jetons enfin un œil aux performances du SSD. Et en l’occurrence, la barrette M.2 de 512 Go installée sur notre appareil de test ne brille pas vraiment. Il faut dire qu’elle se limite à l’ancienne norme PCIe 3.0. On enregistre donc 3677,47 Mo/s en lecture et tout juste 2213,08 Mo/s en écriture. Pas de quoi tomber de sa chaise, mais cela reste suffisant compte tenu de l’utilisation bureautique et multimédia essentiellement visée par le Vero 15. Monsieur Tout-le-monde n'y verra que du feu… mais les utilisateurs plus avancés pourraient par contre vite en pâtir.

Autonomie : une endurance en progrès ?

Avec sa batterie de 56 Wh et son processeur 15 W, le Vero 15 cuvée 2023 ne fait pas mieux que son prédécesseur sur le papier. Pourtant, Acer semble avoir procédé à quelques ajustements pour gagner une petite marge de manœuvre supplémentaire côté endurance. L’appareil parvient en effet à tenir entre 9 et 10 heures sur batterie dans la plupart des cas.

Dans le cadre de notre test d’autonomie habituel, qui consiste à enchaîner les épisodes des séries sur Netflix (via Edge), avec les paramètres d’alimentation réglés sur la meilleure efficacité énergétique, la luminosité de l’écran à 100 %, un casque branché et le rétroéclairage du clavier désactivé, nous avons par exemple tenu un tout petit peu plus de 9 heures avant de voir l’écran s’éteindre faute d’énergie. Nous aurions aimé qu’Acer installe une batterie plus conséquente sur son ordinateur pour lui conférer une autonomie encore plus généreuse, mais l’on reste tout de même sur une endurance qui suffira à une majorité d’utilisateurs.

La recharge se fait pour sa part à l’aide d’un des ports USB-C installés sur le flanc gauche, et surtout par le biais d’un chargeur USB-C de 65W. Comptez 1 heure 30 minutes environ pour faire le plein avec ce bloc secteur.

Audio : circulez, y’a rien d’intéressant à écouter…

S’il s’améliore un peu sur l’autonomie, le nouveau Vero 15 stagne en revanche sur la partie audio. Les deux haut-parleurs installés sous le châssis de l’appareil diffusent un son qui manque sérieusement de rondeur et de précision. Les aigus et les graves sont en retrait, tandis que les médiums occupent le devant de la scène. Si vous oubliez vos écouteurs, ces deux haut-parleurs pourront sûrement vous dépanner, mais n’en attendez pas plus.

Rien à signaler, enfin, concernant la prise casque. Cette dernière délivre une expérience audio précise et puissante.

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