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La Fintech Ant Group étudierait plusieurs possibilités qui pousseraient son illustre fondateur Jack Ma vers la sortie, l'idée étant que Pékin desserre l'étau autour d'elle.

Après avoir frappé fort la semaine dernière en condamnant Alibaba à la plus lourde amende pour pratiques anticoncurrentielles jamais infligée en Chine, Pékin ne relâche pas la pression sur la galaxie Jack Ma. Samedi, nos confrères de Reuters ont en effet rapporté que la Fintech du milliardaire, Ant Group, déjà dans le collimateur des autorités, chercherait à évincer son fondateur historique, de façon à échapper au contrôle du gouvernement et des régulateurs du pays.

Jack Ma pourrait céder ses parts et son rôle potentiel de dirigeant de Ant Group

Ant Group a-t-elle trouvé le moyen de se sortir des griffes du pouvoir ? Au sortir de plusieurs réunions avec les régulateurs chinois, l'entreprise aurait en effet reçu une sorte de promesse, ou de garantie, que le retrait de Jack Ma pourrait favoriser un certain relâchement de la surveillance et du contrôle exercés par les autorités.

De façon concrète, Ant Group pourrait pousser Jack Ma, déjà défait de ses obligations de dirigeant du géant du e-commerce Alibaba, à céder sa participation au sein de la Fintech, valorisée à plusieurs milliards de dollars aujourd'hui, et à renoncer à toute possibilité de prise de contrôle de la firme qui gère le service Alipay.

Reuters, qui évoque des sources « étroitement liées à l'entreprise » mais aussi aux régulateurs locaux, semble donc relayer ce qui apparaît comme une solution de sauvetage d'une certaine indépendance de la Fintech. Mais déjà, en novembre dernier, Jack Ma lui-même aurait proposé aux autorités de l'empire du Milieu de faire acte de cession de ses parts.

Dans le collimateur des autorités chinoises

Si des réunions et entretiens ont eu lieu entre les différentes parties, notamment entre janvier et mars, Ant Group nie pour le moment tout désengagement de Jack Ma de l'entreprise, comme l'a confirmé un porte-parole de l'entreprise. « La cession de la participation de monsieur Ma dans Ant Group n'a jamais fait l'objet de discussions avec quiconque », peut-on lire.

Alors tout ceci est-il de la communication, ou l'entreprise financière tente-t-elle de noyer le poisson jusqu'à ce qu'un accord définitif soit trouvé ? Quid de l'identité (proches d'Ant, d'Alibaba, de Jack Ma ou de l'État) de ceux qui reprendraient alors la part de l'homme d'affaires ? Toujours est-il que Jack Ma n'est depuis longtemps plus en odeur de sainteté sur ses terres, lui qui a inquiété l'opinion ces derniers mois en raison d'une communication et d'apparitions quasi-inexistantes, la dernière remontant au mois de janvier.

Ant Group, qui a vu son introduction en Bourse être reportée par les autorités, va donc devoir trancher pour séduire Pékin. Outre l'éviction potentielle de Jack Ma, la société est toujours appelée à se restructurer pour se concentrer sur son cœur d'activité : le paiement en ligne.

Source : Reuters