C'est sur le marché des smartphones qu'il faut être. C'est ce que comprend de plus en plus Intel, qui va réorganiser sa production autour des puces pour mobiles. HP, qui a vainement tenté sa chance, n'a pas dit son dernier mot. D'après Yam Su Yin, la responsable de la branche PC et tablettes en Asie-Pacifique citée par l'Indian Express, l'américain va effectuer son retour sur le mobile.
Questionnée sur la probabilité de voir un smartphone HP, elle répond que « la réponse est oui, mais je ne peux pas encore fournir de date. Il serait absurde pour HP de ne pas être présent sur ce secteur, où nous avons beaucoup à en tirer ». Ce constat, l'entreprise l'avait déjà réalisé en avril 2010, quand elle avait racheté le fabricant Palm pour quelque 1,2 milliard de dollars. Une acquisition qui n'avait pourtant pas fait florès.
La société de Meg Whitman avait été contrainte de stopper net la production de terminaux mobiles, smartphones et tablettes, au cours de l'année 2011. Malgré tout, certains indices laissaient entrevoir une possible reprise d'activité sur ce segment. En effet, HP avait maintenu son système d'exploitation WebOS sous respirateur artificiel. Avant de lui donner un second souffle au sein du spin-off Gram.
Une réorganisation interne avant-coureuse
Visiblement décidé à attaquer de nouveau le marché du mobile, mais sous un angle différent, HP a décidé de libérer le code de son OS, afin qu'il soit exploité par la communauté open source, plutôt que de tirer un trait dessus. Malgré une réorganisation ayant affecté 275 emplois, HP a toujours affirmé qu'il continuerait à maintenir le développement de WebOS, et qu'il embaucherait même des ingénieurs.
En août 2012, une note interne révélait que HP se remettait sur les rails, mais côté matériel cette-fois. Todd Bradley, le directeur des imprimantes et PC, écrivait que HP allait « se réinvestir dans la mobilité en se concentrant sur la recherche et développement et en proposant de nouveaux produits étonnants ». Pour cela, HP a débauché Alberto Torres, l'ancien responsable de l'OS MeeGo au sein de Nokia.
Fin 2012, la grande patronne de HP, Meg Whitman , expliquait à Fox News que son entreprise travaillait sur un smartphone. Espérant ne pas commettre les mêmes erreurs, elle indiquait : « Nous avons fait un détour sur le marché des smartphones et cette fois, il nous faut faire les choses correctement. » Pourtant même si HP sort un appareil honorable, il pourrait peiner à convaincre, sans réelle innovation.
HP veut proposer une « nouvelle expérience »
Pour Yam Su Yin, le retard de sa société sur ce segment n'est pas forcément un handicap : « Lorsque vous arrivez après sur un marché, vous pouvez proposer des choses qui n'ont pas encore été faites, et apporter une nouvelle approche. Ce n'est pas trop tard pour HP, qui proposera une autre expérience. » En fait la société est condamnée à proposer un mobile si elle veut espérer des revenus du grand public.
Au premier trimestre 2013, le marché des PC s'est encore effondré. En Europe de l'Ouest, IDC observait un déclin des livraisons de 22,5%. Et dans cet ensemble, HP est le plus touché, avec un recul de 32% sur un an. Au niveau mondial, l'américain chutait de 34%, contre 14% pour le secteur au global. En parallèle, les ventes de smartphones, même très concurrencées, progressaient de 41,6%.
Au deuxième trimestre fiscal 2013, les recettes de l'américain ont plongé de 10%, et les bénéfices de 32%, à cause d'une division PC malade, et qui compte pour plus d'un quart de l'activité du groupe. L'heure est donc au pragmatisme pour HP. « Nous devons proposer un smartphone car ce type de terminal est utilisé en premier dans beaucoup de pays », annonçait en septembre Meg Whitman.