© Blizzard
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Blizzard, entre autres studios de développement de jeux vidéo, s'intéresse aussi très fortement aux IA génératrices de contenu.

C'est en tout cas ce que nous rapporte The New York Times, qui a récupéré des e-mails internes faisant mention d'un tel outil employé par le studio derrière World of Warcraft, Diablo ou encore Overwatch.

BlIzzArd Entertainment

Alors que la création d'œuvres assistées par des IA comme DALL-E, Midjourney ou encore Stable Diffusion défraie la chronique chez les particuliers et inquiète profondément les artistes, c'est au tour des studios de développement de porter une attention particulière à cette pratique. Il apparaît en tout cas que Blizzard est de ceux-là.

Dans un e-mail interne récupéré le mois dernier par The New York Times à l'attention des employés, le designer en chef Allen Adham a indiqué que le studio entraîne une IA justement baptisée « Blizzard Diffusion ». L'homme est allé jusqu'à dire aux destinataires de l'e-mail qu'ils doivent « se préparer à être impressionnés » car « nous sommes à l'aube d'une évolution majeure dans la manière de développer et gérer nos jeux ».

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Comme son homonyme Stable Diffusion, cet outil de Blizzard est entraîné avec des dessins et croquis de licences phares comme World of Warcraft ou Diablo. Puisque de telles IA sont capables de générer du contenu en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, l'idée est de gagner du temps sur certaines étapes du développement d'un jeu, comme l'élaboration du design.

IA du souci à se faire dans l'industrie du jeu vidéo ?

Le studio s'est d'ailleurs déjà servi d'autres IA génératives, dont une pour créer des textures d'environnement comme la pierre et les briques. Mais celle-ci a finalement été abandonnée, car elle demande le secours d'un trop grand nombre d'artistes pour être efficace. « L'objectif est de supprimer les tâches répétitives et manuelles pour permettre aux artistes de passer plus de temps à développer leur créativité », indique Andrew Guerrero chez Blizzard.

D'autres très gros studios font également de plus en plus appel à l'IA pour le développement de leurs jeux. Xbox dispose notamment d'une division en ce sens, et Ubisoft a créé un outil baptisé Ghostwriter, entraîné à produire des dialogues simples dans des jeux comme Assassin's Creed, apparemment à la demande des écrivains eux-mêmes. « Les développeurs n'ont jamais été capables de tenir la cadence des demandes de leurs audiences. L'IA est là pour les aider en ce sens, notamment s'agissant de la création de vastes mondes ouverts », avoue Chris Lee, ancien chef du studio 343 Industries derrière Halo Infinite, dans la tourmente depuis la sortie de ce dernier.

© 343 Industries / Microsoft

Mais qui dit IA dit aussi son lot de problèmes et dilemmes, comme des considérations de droits d'auteur ou, plus important encore, le risque qu'elles remplacent des employés de chair et d'os. Certains hauts placés de tels studios tentent de rassurer en arguant que ces outils seront utilisés avec prudence et que l'humain restera au cœur des considérations. Des employés plus sceptiques pensent au contraire que l'emploi de l'IA est une tentative pour les studios d'amadouer les actionnaires avec des mots à la mode.

L'avenir nous dira qui des deux groupes a raison. Quoi qu'il en soit, l'IA semble désormais bien ancrée dans le développement de jeux vidéo… en tout cas pour les studios qui ont les moyens de s'offrir ces (très coûteux) services.