Pour Xavier Niel, Free Mobile aurait "pu faire encore mieux"

Thomas Pontiroli
Publié le 09 janvier 2013 à 16h34
Un an après l'arrivée du quatrième opérateur, Free Mobile, Xavier Niel se dit déçu de ne pas avoir réussi à convaincre les Français de l'intérêt d'un mobile acheté sans subvention. Attendu le 28 janvier prochain, le verdict du procès contre SFR sur ce sujet, s'il est favorable à Free, pourrait changer la donne.

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Demain, 10 janvier, Free Mobile soufflera sa première bougie. Une année riche en rebondissements pour l'univers de la téléphonie mobile, qui a vu l'essor des forfaits sans engagement où le quatrième opérateur revendiquait 4,4 millions d'abonnés en septembre dernier. « On aurait pu faire encore mieux », a commenté le fondateur d'Iliad, Xavier Niel, au Figaro.

Sur le parc total d'abonnés à la téléphone mobile - 72 millions en septembre 2012 selon l'Arcep, dont 15,5 millions libres d'engagement - Free Mobile revendiquait 6,4% de part de marché. Après avoir séduit 2,6 millions de clients au premier trimestre, Free Mobile en a recruté 1 million au second, puis 800 000 au troisième. Pour son quatrième trimestre, l'opérateur devrait avoir atteint les 5 millions d'abonnés, d'après certains observateurs, soit, sur la période 600 000 nouveaux abonnés. Ce qui témoignerait d'un ralentissement du rythme de croissance.

Car même si les abonnements subventionnés, portés par Orange, SFR et Bouygues, sont toujours dominants, la concurrence s'est organisée sur le terrain des forfaits libres d'engagement. Sosh revendiquait 540 000 abonnés en septembre contre 625 000 pour B&You - SFR n'a pas donné le nombre de clients Série Red. Free l'a bien compris, pour gagner du terrain, il faut tordre le cou aux forfaits subventionnés. Finalement, Xavier Niel regrette de « ne pas avoir réussi à convaincre les Français qu'un mobile subventionné coûte, au bout du compte, plus cher qu'un mobile acheté nu, sans abonnement ».

« On n'est jamais aussi bon que quand on est attaqué »

Peut-être se fera-t-il entendre le 28 janvier prochain, quand le verdict du procès opposant Free à SFR sur cette question sera connu ? Dans cette affaire, le quatrième entrant dans la téléphonie mobile dénonce l'« opacité des forfaits » de son concurrent et réclame 29 millions d'euros de dommages et intérêts. Pour Xavier Niel, « la pratique actuelle qui mélange le prix du service, celui du terminal et une prétendue subvention est une façon de faire du crédit à la consommation déguisé sans se soumettre aux contraintes légales ».

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Xavier Niel
Xavier Niel n'a pas commenté ce procès, ni les rumeurs de rachat de l'opérateur au carré rouge par Free. Le 2 janvier, on apprenait que l'autorité de la concurrence aurait été saisie à titre officieux portant sur la cession de SFR à Free. Le propriétaire de la filiale, Vivendi, avait alors expliqué qu'au vu des difficultés que traverse l'opérateur, il allait falloir agir dans le trimestre à venir. En novembre, un des suppressions de postes visant 856 personnes avaient été annoncées - contre 556 pour Bouygues et 5 000 pour Orange d'ici 2015 -, ce qui résulte en partie de la perte d'abonnés et de parts de marché liée à l'arrivée de Free Mobile.

Car l'année 2012 a été aussi synonyme de critique sur le secteur de l'emploi à l'égard de Free Mobile. Xavier Niel estime pour sa part « avoir créé de l'emploi et avoir rendu un grand service aux plus démunis en baissant les prix ». L'opérateur avait même commandé une étude auprès de deux économistes en novembre dans laquelle ils démontraient, calculs à l'appui, que 16 000 à 30 000 nouveaux emplois pourraient être créés en France à moyen terme. Selon eux, l'arrivée de Free Mobile a créé un choc de demande d'1,8 million de nouveaux abonnés.

Face aux reproches qui lui sont faits - le dernier en date étant la fronde face au blocage de la publicité sur la Freebox Server v6, désactivé lundi -, Xavier Niel répond qu'« on n'est jamais aussi bon que quand on est attaqué. Notre ego est touché sur le moment, mais les abonnements explosent. Les acteurs établis n'aiment pas cet état de guerre, mais les vrais entrepreneurs s'y sentent bien ».
Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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