Avec un scénario trompeur qui retourne le cerveau, une mise en scène et une réalisation aujourd'hui inégalées, Legion est une série qu'il faut voir, que l'on aime ou non l'univers X-Men.
Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :
Legion en a gros
Depuis toutes ces années passées à regarder des séries télé, chaque jour queRésultat : durant trois saisons (respectivement de 8, 11 et 8 épisodes, parce que... pourquoi pas !), Legion m'a parfois un peu ennuyé, et un poil plus perdu que je ne l'aurais voulu, mais m'a aussi mis une formidable claque, malgré tout. Avant d'entrer dans le détail (toujours sans spoilers, bien évidemment), commençons par le commencement.
Legion s'intéresse à David Haller (Dan Stevens), un homme diagnostiqué schizophrène depuis son enfance. La première saison (les suivantes sont assez différentes, mais je n'en dirai pas plus) suit ce personnage, en grande partie, dans un établissement psychiatrique où une question se pose en permanence : est-il véritablement malade, possède-t-il en fait des pouvoirs psychiques, ou les deux ?
David Haller à côté de ses pompes
En effet, puisque Legion se déroule dans l'univers X-Men de Marvel, les super pouvoirs, comme les mutants, existent bel et bien. Cependant, il ne s'agit pas d'une véritable série de super héros, mais plutôt d'un thriller psychologique teinté de science-fiction : les références aux X-Men ne sont pas légion (insérez ici le rire contagieux de Dominique Farrugia), le show s'adressant ainsi à un public bien plus large que les seuls fans de la licence Marvel. Quelques pouvoirs et références sont évidemment distillés au fil des épisodes, mais rien de tape à l'œil ou d'essentiel pour le cœur de la série.La plus grande réussite scénaristique de Legion - et ce qui lui confère sa forte personnalité - est assurément le fait de mettre en permanence le spectateur en doute sur ce qu'il se passe réellement. On apprend ainsi à ne faire confiance à rien de ce qui est montré, remettant tout en cause, et devenant ainsi un peu fou à notre tour.
De l'Art ou du cochon
Et s'il y a bien quelques moments où je me suis perdu, un peu plus que ce qu'ont certainement recherché les scénaristes, (pour cela, regarder un épisode par semaine au rythme de la sortie n'a pas aidé), voire quelque peu ennuyé (notamment pendant la saison 2, qui, à l'instar de celle de Mr Robot, laisse le sentiment qu'elle ne sait pas trop où elle va, semblant meubler aléatoirement pour compenser), la grande majorité du temps, la série fait mouche.Quand tous les morceaux, ou presque, finissent par être expliqués et recollés, surgit alors un agréable sentiment de plénitude. À moins qu'il ne s'agisse d'une nouvelle tromperie ?
« Je n'ai jamais vu une série jouer de l'image et de la technique avec autant d'audace et de talent. Legion, c'est de l'Art, avec un gigantesque A. »
Mais l'écriture riche, volontairement alambiquée et déroutante de Legion ne serait rien sans la mise en scène et la réalisation absolument FOLLES de la série. J'aurais bien du mal à vous décrire avec des mots ce qui se passe à l'écran tant les idées sont nombreuses et souvent atypiques. Le trailer en fin d'article vous donnera quelques éléments, mais croyez moi au fil des trois saisons, je n'ai jamais vu une série jouer de l'image et de la technique avec autant d'audace et de talent que celle-ci. Legion, c'est de l'Art, avec un gigantesque A. Même les quelques passages façon comédie musicale - un genre que pourtant j'exècre véritablement - sont brillants.
De même, avec ses costumes et décors qui mêlent avec goût modernité et rétro, on ne sait même pas à quelle époque exacte la série se déroule. Tout est fait pour noyer vos sens de signaux visuels et auditifs contradictoires qui s'imbriquent pourtant avec brio. Le casting n'est également pas en reste dans ce jeu de dupe, notamment du côté des femmes : Aubrey Plaza, Rachel Keller ou encore Jean Smart sont au sommet. Bref, Legion déploie une partition technique impressionnante qui jamais ne faiblit.
Une série avec une véritable Vision
Certains spectateurs pourront trouver que, à l'instar de Westworld par exemple, la série de Noah Hawley est de temps en temps un peu trop prétentieuse et étrange pour son bien (ça a été mon cas de temps en temps et cela m'empêche malheureusement de crier à la perfection), tant dans ce qu'elle raconte que dans sa manière de le raconter. Mais je prends le pari que votre cerveau sera tellement retourné par ce que Legion est capable de montrer que ce bémol ne lui portera pas préjudice.Il y a cependant un revers à cette brillante médaille : après Legion toutes les autres séries (ou presque) semblent insipides.
Cette série est pour vous si :
- Vous aimez les séries qui s'amusent à déconstruire leur récit pour vous perdre- Vous recherchez ce qui se fait de mieux côté réalisation/mise en scène
- Vous appréciez l'univers des X-Men ou les super pouvoirs
Cette série n'est pas pour vous si :
- Vous n'aimez pas les œuvres qui font tout pour vous perdre et prennent leur temps- Les thèmes de la folie et de la maladie mentale vous gênent
- Malgré sa discrétion, l'univers des X-Men est un blocage pour vous
Au moment de rédiger ces lignes, aucun service de streaming ne propose malheureusement Legion. Cependant, elle reste trouvable en VoD chez la plupart des acteurs du secteur (Orange, Apple, Microsoft, Google...).
Undone, Peaky Blinders, The Capture, Lastman, Battlestar Galactica, Counterpart, Utopia, Manhunt : UNABOMBER, Cosmos, a spacetime Odyssey, The Man in the High Castle, Marvel's Agents of S.H.I.E.L.D., The Boys
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