Test ASUS Vivobook S14 OLED : l’alternative à Apple sans faire exploser votre budget ?

Dévoilé en début d’année aux côtés de deux grands frères de 15 et 16 pouces, l’ASUS Vivobook S14 OLED prend la relève d’un modèle lancé discrètement il y a quelques années, et se destine de nouveau à la productivité. En ce début 2024, l’appareil change toutefois de look et de fiche technique pour se placer pile en face d’un certain MacBook Air en matière de tarifs. Voyons ce qu’il vaut vraiment au quotidien.

Dans la famille de plus en plus nombreuse des PC ultraportables signés ASUS, voici le Vivobook S14 OLED. Nouveau sous sa forme actuelle, l’appareil remplace une version initiale qui était un peu passée inaperçue face aux déclinaisons de 15 pouces lancés sur la même gamme par le constructeur taïwanais. À défaut de se démarquer réellement des autres modèles de 14 pouces disponibles chez ASUS, ce nouveau Vivobok S14 semble taillé spécifiquement pour aller chatouiller le dernier MacBook Air. Au menu : un processeur Intel Meteor Lake, un écran OLED et 16 Go de RAM par défaut… pour un tarif de départ identique à celui de son concurrent orné d’une pomme.

Voici la fiche technique complète du Vivobook S14 OLED 2024 (S5406) qu’ASUS France nous a fait parvenir en prêt.

En France, le Vivobook S14 OLED débute à partir de 1 299 euros sur le site officiel d’ASUS et les principaux revendeurs en ligne de l’hexagone. L’appareil reprend alors peu ou prou la configuration de notre modèle de prêt, mais avec un écran OLED Full HD+ « seulement ». Ce qui n’a rien de bien gênant, selon nous, sur une diagonale de 14 pouces.

Design : sobre et soigné, mais en quête d’identité…

Avec 31 x 22 x 1,59 cm d’épaisseur pour 1,3 kilo sur la balance, le nouveau Vivobook S14 OLED adopte des mensurations tout à fait typiques pour un PC ultraportable en 2024. S’il ne profite pas vraiment du niveau de finition maniaque d’un MacBook Air M3 (testé par nos soins récemment), l’appareil s’avère bien conçu et assemblé avec tout le sérieux qu’on connaît chez ASUS. Il est léger et plaisant à prendre en main. Son capot peut s’ouvrir d’une main, signe d’une bonne répartition des poids, et son châssis semble à première vue robuste. Comme souvent chez le constructeur taïwanais, on retrouve d’ailleurs une certification ML-STD 810G censée attester d’une résistance accrue aux chocs et mauvais traitements occasionnels.

Positionné sur le milieu de gamme « premium », ce nouveau modèle fait, en clair, exactement ce qu’on attend de lui : tendre les bras au grand public avec un design attrayant et des finitions au point… sans pour autant se montrer particulièrement original. Face à son cousin le Zenbook 14 OLED, un peu plus cossu, notre Vivobook S14 se contente en effet d’un look très consensuel, beaucoup plus classique que celui de son prédécesseur. Ce manque d’identité, un peu décevant d’après nous, l’empêche de se distinguer au premier coup d’œil de la masse d’ultraportables lancés par les différents constructeurs. On notera en parallèle que l’engin s’avère particulièrement salissant dans son coloris noir. Avis aux amateurs de traces de doigts.

Pour essayer de se démarquer avec ce produit, ASUS a toutefois tenté quelque chose : incorporer un clavier RGB (une zone). Comme sur un PC portable gaming, il est ainsi possible de choisir entre huit couleurs de rétroéclairage différentes, assorties de quelques effets (pulsation, arc-en-ciel).

Le clavier en lui-même s’avère un peu bruyant, certes, mais précis et agréable dans l’ensemble. On y trouve une belle profondeur de course, mais un rebond très souple, peut-être trop. La précision est quand même de mise. Même chose pour le trackpad, qui s’avère cliquable sur toute sa surface et suffisamment grand. À défaut de nous laisser un souvenir inoubliable, il se montre lui aussi précis et fonctionnel. On ne lui en demande pas plus.

Sur le plan des connectiques disponibles, rien à redire : ASUS fait une nouvelle fois du bon travail pour ajouter tout ce qu’il faut au quotidien. On retrouve en effet une sortie HDMI 2.1, deux ports USB-C Thunderbolt 4, un lecteur de cartes microSD, une prise casque et un port USB-A 3.2 Gen 1. Une sélection complète. L’ajout d’un lecteur de cartes microSD reste par contre incompréhensible : quasiment personne ne l’utilisera. Un lecteur de cartes SD plein format aurait été infiniment plus utile… même si, petit format oblige, le Vivobook S14 OLED aurait probablement manqué de place pour l’accueillir

On retrouve pour le reste une webcam 1080p. Très passable, cette dernière a surtout pour intérêt d’être compatible avec la reconnaissance faciale, de manière à permettre une ouverture de session instantanée. Un petit volet manuel permet par ailleurs de la masquer au besoin à des fins de confidentialité. Bien plus accessoirement, deux petits haut-parleurs sont logés sous le châssis. On passera vite sur ce point, car en dépit du logo Harman Kardon apposé près les repose-poignets, la qualité audio offerte est bien fade. Les aigus sont criards, les basses absentes et les médiums trop présents, comme souvent sur laptop. Correcte pour regarder une vidéo sur YouTube de temps à autre, mais il ne faut pas en espérer plus.

Côté réparabilité enfin, le potentiel est faible sur le Vivobook S14 OLED. Si l’accès aux composants se fait en quelques minutes à l’aide d’un simple tournevis de précision cruciforme, seuls le SSD (au format M2) et la batterie sont remplaçables. Les autres composants sont soudés à la carte mère. Comme souvent en 2024 sur ce type d’appareil.

Écran : la beauté de l’OLED, la frustration des reflets

Le Vivobook S14 est pourvu d’une dalle OLED, de 14 pouces (format 16:10), couvrant intégralement l’espace DCI-P3. Notre modèle de prêt étant doté de la meilleure configuration disponible, on retrouve ici un panneau 2,8K (2880 par 1800 pixels) capable de monter à 120 Hz : le même que celui intégré précédemment au Zenbook 14 OLED, mais aussi au ROG Zephyrus G14 ou au HP Omen Transcend 14, pour ne citer qu’eux. On retrouve donc les mêmes qualités et les mêmes défauts d’affichage que sur ces deux modèles, ultraportables eux aussi — mais voués aux joueurs.

OLED oblige, on profite en effet d’une profondeur d’affichage grisante, due au contraste « infini » offert par cette technologie. Ces noirs parfaits confèrent systématiquement une très belle prestance à l’image, d’autant que dans le cas présent, ASUS a veillé à calibrer soigneusement la dalle organique de son PC, fournie par Samsung Display. Nous relevons ainsi un DeltaE limité à 1,9 et une température des couleurs mesurée à 6701 kelvins. L’image restituée est donc très fidèle (le DeltaE est censé être égal ou inférieur à 3, nous y sommes), mais les couleurs sont légèrement trop froides par défaut. Rien de grave : un tour dans l’utilitaire MyASUS permet de régler manuellement ce (petit) problème en quelques clics.

Cet écran OLED est par contre particulièrement brillant, au point de se changer en véritable miroir si vous avez le malheur d’utiliser l’appareil en extérieur, près d’une fenêtre ou dans un environnement fortement éclairé. Un souci d’autant plus casse-pied que la luminosité de la dalle n’est une nouvelle fois pas folle : comme sur les Zephyrus G14 et Transcend 14 la luminance plafonne à un peu moins de 400 cd/m2. C’est bien dans l’absolu, mais pas suffisant pour contrebalancer les reflets lorsqu’il le faudrait.

Performances : puissance ou silence ? (Les deux !)

Notre Vivobook S14 de test est équipé d’un processeur Intel Core Ultra 7 155H (16 cœurs et 22 threads, 4,8 GHz en mode turbo, 24 Mo de cache et 28 W de TDP) doté d’une partie graphique intégrée Intel ARC (8 cœurs Xe à 2,25 GHz). Cette puce Meteor Lake est ici couplée à 16 Go de mémoire vive (LPDDR5X à 7467 MHz) et à 1 To d’espace de stockage en SSD (M2 NVMe PCIe 4.0). Voyons comment il se comporte en benchmarks et quand on lui met fortement la pression.

Sur le plan des performances brutes, rien à redire ou presque. La puce d’Intel s’avère on ne peut plus généreuse pour le quotidien, mais aussi pour les tâches avancées, et tout à fait compétitive face aux solutions concurrentes d’AMD et Apple. Sur Cinebench R23, l’appareil et son processeur parviennent à glaner 15 408 points en multi-core et quelque 1 796 points en single-core.

Un score des plus solides : la même puce obtenait en effet 12 531 points en multi-core, contre 1 816 points en single-core sur le Zenbook 14 OLED, cousin de l’appareil qui nous intéresse aujourd’hui. Le MacBook Air M3 de 13 pouces, obtenait pour sa part 9 337 points en multi-core et 1 896 points en single-core sur le même utilitaire… avec un bilan donc plus flatteur en calculs sur un seul cœur. Quant au Ryzen 9 8945HS du dernier Razer Blade 14, par exemple, il montait à 16 182 points en multi-core, contre 1 771 points en single-core. En clair, notre Vivobook S14 n’a vraiment rien à envier à ses concurrents en termes de puissance de calcul CPU.

Comme évoqué plus haut, le Core Ultra 7 155H se dote par ailleurs d’une partie graphique intégrée capable d’offrir une latitude intéressante sur le plan graphique. Sans remplacer une carte graphique dédiée, cet iGPU est à l’aise lorsqu’il s’agit de jouer ponctuellement à des jeux en 3D… à condition de privilégier les définitions Full HD / Full HD+ et de rester raisonnable sur les réglages graphiques. Cette petite réserve de puissance GPU permet enfin de s’adonner à un peu de montage vidéo 4K sur l’appareil, voire à de la retouche photo occasionnelle. Nous ne sommes pas sur un PC portable pensé pour les créatifs, c’est clair, mais il offre une polyvalence au moins équivalente à celle d’un MacBook Air M3 pour la vie de tous les jours.

Sur le plan de la gestion des températures, notre Vivobook s’en sort par ailleurs très bien. Puce Intel oblige, on ne fait pas l’impasse sur un système de dissipation, mais les ventilateurs sont coupés dans la vaste majorité des cas. Le silence est donc absolu. Lorsqu’on pousse l’appareil dans ses derniers retranchements, la ventilation se fait alors entendre, mais sans excès, et pour la bonne cause : les températures au niveau du clavier restent très supportables, au même titre que celles sous le châssis ou au niveau de la charnière. Rien à redire.

Petit bémol par contre sur la prestation du SSD de 1 To présent sur notre configuration de test : ses vitesses de transferts ne sont pas folles, surtout en écriture. Sur CrystalDiskMark, on se limite ainsi à 5018 Mo/s en lecture, et 3552 Mo/s en écriture. C’est suffisant dans l’absolu, mais l’on est loin de ce que peuvent permettre les SSD PCIe 4.0 d’ordinaire.

Autonomie : pas vraiment un champion de l’endurance

Pour contrebalancer la présence d’un processeur Intel Core Ultra 7 155H, censé atteindre un maximum de 28W de TDP (et donc relativement gourmand en énergie sur un ultraportable), mais aussi l’ajout d’un écran OLED 2,8K, ASUS a intégré à son Vivobook une batterie copieuse, de 75 Wh. Cette capacité s’avère très respectable pour un modèle de 14 pouces, et pourtant, elle ne permet pas d’offrir une endurance pleinement satisfaisante sur ce petit S14.

En clair, tablez sur environ 8 heures 30 minutes de lecture vidéo en streaming, et ce, dans le cadre de notre test habituel (luminosité de l’écran poussée à 100 %, casque branché, rétroéclairage du clavier coupé, réglages favorisant l’économie d’énergie et lecture de vidéos en boucle sur YouTube via Edge). En utilisation bureautique conventionnelle, on dépasse souvent les 9 heures, mais l’on reste globalement sur notre faim en termes d’autonomie avec ce nouveau Vivobook S14. Il reste loin derrière le MacBook Air M3, proposé au même prix et capable de tutoyer les deux jours entiers sur batterie. Un autre monde.

La recharge est dans la norme © Nathan Le Gohlisse pour Clubic

La recharge se fait quoi qu’il en soit à l’aide d’un bloc secteur USB-C de 90 W (pas vraiment compact) qui permet de faire le plein en 1 heure 30 minutes environ. Nous sommes dans la moyenne face à la concurrence, donc. La charge rapide permet quant à elle de recouvrer les 50 premiers pourcents au bout de 30 minutes sur secteur.

ASUS Vivobook S14 OLED : l’avis de Clubic

Concurrence : quelles alternative au Vivobook S14 OLED ?