Moins de quatre ans après son acquisition, la Société Générale cherche à vendre sa néobanque, Shine. Le phénomène des banques en ligne s'étend à d'autres acteurs, comme La Banque Postale ou Orange.
La Société Générale, qui avait acquis la fintech Shine en 2020, est en train d'étudier ses options pour se séparer de la néobanque dédiée aux professionnels, afin d'optimiser les performances boursières du groupe bancaire. Les établissements traditionnels semblent d'ailleurs se livrer à un certain rejet des banques en ligne. D'autres que la Société Générale, comme La Banque Postale ou Orange, veulent aussi arrêter les frais.
La Société Générale revoit sa stratégie de développement des banques en ligne
À peine quatre ans après l'acquisition de Shine, la Société Générale veut s'en séparer. La banque française se rapproche d'acquéreurs potentiels pour cette néobanque dont Qonto est le principal concurrent. La démarche fait partie d'une stratégie plus large visant à revitaliser la réputation boursière de la banque, avec des suppressions de postes potentielles et la cession d'autres activités, dont la division Société Générale Equipment Finance.
Pour Shine, on rappellera que fondée en 2018, elle était initialement centrée sur les professionnels, les start-up et les indépendants. Mais la néobanque, qui avait élargi sa clientèle l'année dernière pour inclure les TPE et les PME, ne semble plus s'inscrire dans les plans de la nouvelle direction, justifiant son inclusion dans la liste des actifs à céder. 150 000 clients seraient concernés par la probable future opération.
La décision de mettre en vente Shine coïncide avec le départ imminent de Claire Calméjane, la directrice de l'innovation de Société Générale. Elle avait justement été recrutée en 2018 pour accélérer le développement de la banque dans les fintechs. On imagine que son départ pourrait signaler un changement dans la vision de la banque vis-à-vis de ses activités digitales, y compris, donc, la néobanque Shine.
La Banque Postale et Orange veulent suivre le mouvement
Cette vente désirée intervient dans un contexte où d'autres grandes banques repensent leur stratégie digitale, et c'est peu de le dire. ING Direct, présent en France depuis 2000, a quitté le marché français. Ses clients ont été rapatriés du côté de BoursoBank (ex-Boursorama), plus puissante banque en ligne française qui appartient à… la Société Générale.
De son côté, La Banque Postale envisage aussi de mettre fin à sa banque mobile, Ma French Bank, qui n'a pas atteint la rentabilité, malgré une solide base de 750 000 clients. N'oublions pas non plus « l'épine » présente depuis plusieurs années dans le pied d'Orange, qui veut arrêter Orange Bank. Les clients de cette dernières devraient être récupérés par la banque en ligne de BNP Paribas, Hello Bank. Orange cherche également un repreneur pour Anytime, une filiale axée sur les professionnels.
Souvent largement déficitaires, les banques en ligne subissent une sévère décote. Les banques traditionnelles semblent préférer des accords partiels plutôt que des acquisitions complètes d'acteurs fintech, suivant ainsi la voie d'ING Direct et Orange Bank. La recherche d'un repreneur pour Shine soulève de réelles questions sur l'avenir des néobanques au sein des grandes institutions financières.
Source : Les Echos