Toujours plus sophistiquée, la censure d'Internet en Chine « n'a pas d'équivalent dans le monde », selon un rapport rédigé par un entreprenaute chinois anonyme, avec le soutien de Chinese Human Rights Defenders (CHRD) et de Reporters sans frontières (RSF).
Dans un communiqué daté du 10 octobre 2007, l'organisation de défense de la liberté de la presse affirme que l'Etat et le parti communiste chinois « ont déployé des ressources humaines et financières colossales pour empêcher l'émergence d'une véritable liberté d'expression sur Internet », notamment en plaçant les sites d'informations « sous la tutelle éditoriale d'organes de propagande ».
Depuis 2005, une licence spécifique doit être obtenue auprès des autorités chinoises pour diffuser légalement des informations sur Internet, y compris des données déjà diffusées par les médias officiels. Les multinationales du Net actives en Chine ont elles-mêmes reconnu avoir transmis aux autorités des informations concernant les utilisateurs de leurs services en ligne. Certains d'entre eux, accusés de dissidence, ont été arrêtés et emprisonnés depuis.
Yahoo, Google, Microsoft et d'autres estiment qu'il est préférable pour les Chinois de disposer d'un accès biaisé et contrôlé à l'information, plutôt que rien du tout. Par ailleurs, il semble qu'une multinationale soit prête à renier certaines de ses valeurs (la libre expression est inscrite dans la Constitution des Etats-Unis) pour se développer sur un marché à fort potentiel comme la Chine, entre régime communiste et économie de marché. Le pays compte, à ce jour, plus de 162 millions d'internautes, parmi eux 19% de blogueurs, et 1,3 million de sites répertoriés (CNNIC).
A la veille du 17ème congrès du parti communiste chinois, à moins d'un an des Jeux olympiques de Pékin, la publication du rapport « Voyage au coeur de la censure d'Internet » est l'occasion pour les organisations RSF et CHRD d'appeler les autorités chinoises « à assouplir leur surveillance et leur contrôle d'Internet pour que les Chinois puissent exercer leurs droits à l'expression ».