La start-up Revolut est dans la tourmente après plusieurs révélations sur sa culture d'entreprise et ses systèmes mis en place, contraires aux règles bancaires internationales. L'entreprise conteste ces allégations.
Rien ne va plus pour la start-up britannique Revolut. L'entreprise se voulant comme une alternative aux banques traditionnelles fait l'objet de plusieurs enquêtes qui révèlent des informations troublantes sur son fonctionnement.
Une pression constante sur les employés de la start-up pour développer sa croissance
Le magazine Wired estime que les conditions de travail au sein de l'entreprise seraient « toxiques ». Les employés de Revolut seraient soumis à des objectifs trop ambitieux par leurs responsables et à des horaires trop difficiles provoquant des burnout à répétition. Une croissance au ralenti expliquerait ces méthodes managériales.Parmi ces exigences impossibles à tenir selon les employés, le recrutement de 200 nouveaux clients en une journée pour réussir à décrocher un entretien d'embauche et espérer intégrer l'entreprise.
Le turn-over serait également monnaie courante, les cadres de l'entreprise n'hésitant pas à licencier immédiatement les salariés ne répondant pas à leurs objectifs. Les employés de Revolut ne tiendraient pas plus d'un an en moyenne dans la société avant de quitter leur poste.
Revolut explique simplement par la voix de l'un de ses portes-paroles que la « culture d'entreprise évolue aussi rapidement que la société », sans répondre directement à ces accusations.
Revolut aurait permis à ses clients de blanchir de l'argent
« Revolut aspire à une collaboration ouverte et transparente avec tous les régulateurs . En vertu des exigences de la FCA à l'encontre de toutes les entreprises réglementées, nous ne ferons pas de commentaire sur l'enquête en cours. Nous souhaitons cependant clarifier qu'il n'y a jamais eu de défaillance dans nos contrôles des transactions financières suspectes. Il est important de noter que l'article du Telegraph a erronément confondu notre système anti-blanchiment d'argent et nos procédures de vérification ».
Un autre article signé cette fois du Telegraph explique que l'entreprise est soupçonnée d'avoir permis des manœuvres de blanchiment d'argent entre juillet et septembre 2018.
En effet, Revolut aurait désactivé un système international qui signale automatiquement les transactions financières suspectes aux autorités concernées. Cette pratique est bien évidemment contraire aux règles bancaires internationales et, même si l'entreprise aurait elle-même communiqué au préalable aux régulateurs, ses problèmes de management l'empêcheraient de surveiller correctement les flux financiers sur sa plateforme.
Le PDG de Revolut, Nikolay Storonsky, a rejeté en bloc ces dernières accusations dans un post publié sur le blog de l'entreprise. Il y affirme que la start-up a mis en place « système de filtrage plus avancé qui n'a pas fonctionné comme prévu » et que toutes les transactions passées durant ces trois mois ont été examinées, sans constater d'irrégularités.
Ces révélations et cette volonté de se développer très rapidement sur le marché bancaire international, quitte à faire pression sur les effectifs, auraient été les causes du récent départ du directeur financier de la start-up, Peter O'Higgins.
« Peter O'Higgins est actuellement toujours employé chez Revolut. Il a démissionné en janvier et bénéficie d'un préavis rallongé, le temps de recruter un nouveau CFO. Sa démission n'a donc rien à voir avec les récentes rumeurs ».